L’écorce de l’apparence
Partant de l’idée que « Le monde est tout ce qui a lieu » chère à Wittgenstein, le photographe italien double la réalité telle qu’elle est par ses portraits de femmes argentines.
Au moment où la connaissance s’inscrit sur la matrice du réel, l’artiste lui ajoute un supplément d’âme.
Il donne à chaque portrait une émotion particulière. La suggestion crée un affect particulier en une poésie de l’ineffable. Les états de perte possèdent un pouvoir efficient. Le monde de la pauvreté s’y déclôt.
Existe une quête de liberté absolue, une croyance profonde dans les vertus de la photographie. A travers ce qu’elle donne se soulève l’écorce de l’apparence.
Le ressenti intérieur de Vernaschi guide son regard. Il a trouvé avec cette écriture plastique une esthétique capable de transmettre pleinement ce qu’il ressent et ce à quoi il croit là où les femmes sont contraintes de suivre de tortueux chemins.
jean-paul gavard-perret
Mario Vernaschi, Identités argentines, https://www.marcovernaschi.com/