Yves Arauxo, Toute cette beauté masquée

Le zéro de conduite est de mise

Yves Arauxo a com­pris qu’à abu­ser des “pas­sez devant je vous en prie” l’homme se pri­vait au nom de la civi­lité de cer­taines vicis­si­tudes qui non seule­ment rendent la vie moins laide mais ren­forcent le plai­sir d’exister.

D’où ces 99 frag­ments des plus éro­tiques où l’on s’éreinte dans l’étreinte, où la Monica Vitti d’Antonioni devient aussi irréelle que la Nadja de Bre­ton et où le cul d’une ser­vante au grand coeur est aussi appé­tis­sant que celui de Marie-Jo Pérec.

Fort en culture comme en fémi­nine obses­sion, Arauxo joint les deux pour des digres­sions qui valent bien mieux que celles des bibles et zoars. Le zéro de conduite est de mise. Le tout non sans intel­li­gence, humour et poé­sie. L’enfance de la volupté se trouve sou­dain à matu­rité. Et il existe bien des bouches avides sous les masques que la pan­dé­mie impose.

Etre amou­reux ou non ne change tout compte fait rien à l’affaire. De même que d’où l’on part. Ce n’est même pas une ques­tion sub­si­diaire.
Mais, à bien y regar­der, nous retrou­vons le dedans de ce que Qui­gnard nomme “la nuit sexuelle” — endroit des plus curieux que cer­tains peuvent obser­ver au moyen d’un micro­scope mais l’auteur offre une autre manière de le mater.

lire notre entre­tien avec l’auteur

jean-paul gavard-perret

Yves Arauxo, Toute cette beauté mas­quée, Cac­tus Inébran­lable Edi­tions, La Lou­vière, 2022, 46 p. — 8,00 €.

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Filed under Chapeau bas, Erotisme, Poésie

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