Jazra Khaleed est un cinéaste et poète tchétchène aujourd’hui citoyen grec dont les textes sont intentionnellement perturbateurs. Ils ont une évidente portée politique.
Dans ce livre, il attaque l’Etat grec et par-delà l’état d’exception, la répression, les campements des migrants, la dévaluation de la vie et du travail.
Se plaçant au côté de ceux qui veulent revivifier la langue grecque, le poète reste pourtant — du moins telle que la traduction nous le donne - dans un lyrisme attendu et de nature noire. Le souffle est là pour mettre le feu à tout ce qui opprime à travers des choses vues et des personnages perdus.
Les perdants prennent ici une allure épique.
Le poète, au-delà la Grèce, brasse l’univers mondialiste libéral pour en mettre à nu tenants et aboutissants.
Sa poésie se veut ainsi manifeste, dazibao qui dépasse l’espace du livre même s’il trouve ici une belle assise.
jean-paul gavard-perret
Jazra Khaleed, Requiem pour homs, Editions Marges en pages, Paris, 2022, 106 p. — 18,00 €.