Antonio Denti, La messe est dite

L’appel à la foi

Entre recueille­ment et amour des lieux mais non sans une touche d’ironie, Anto­nio Denti nous fait visi­ter la Basi­lique du Vati­can après l’ “Ite Missa Est” d’un office un peu avant Noël.
Le lieu se vide, il est presque désert. C’est écrit le pho­to­graphe ” comme si tous les élé­ments de cet espace étaient libé­rés et étaient entrés dans un temps sus­pendu, un bref limbe où des figures humaines flot­taient sans mis­sion ni direc­tion.”

Et celui qui est géné­ra­le­ment repor­ter trans­cende ici le réel. Demeurent les vigiles qui ont rem­placé à cette heure les gardes suisses et leurs uni­formes d’un autre âge.
Les lumières s’estompent, les chaises ont disparu.

Ne reste que l’esprit du lieu moins habité de l’Esprit Saint que de celui de la Pietà de Michel-Ange : “J’ai regardé la sta­tue frap­pée par la lumière (…). Une mère tenait son fils mort. Cet homme était le bébé qui chan­geait le monde” écrit encore Denti. Si bien qu’il ne joue pas les ico­no­clastes.
Certes, son regard est cri­tique mais, saisi par la majesté du lieu, il ne fait pas abs­trac­tion de l’appel à la foi qu’une telle pompe archi­tec­tu­rale induit.

jean-paul gavard-perret

Anto­nio Denti, La messe est dite, L’Oeil de la Pho­to­gra­phie, Paris et New York, février 2022.

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