Voir du sol
La photographie doit donner envie de vivre. La photographie, c’est se rendre à l’évidence mais contre les évidences. C’est du moins ainsi que la conçoit Massimo Lupidi.
Et ce, par tous les moyens qui transforment le réel par l’expérience de perspectives uniques.
“Voir d’en haut n’est pas compatible avec voir du sol” précise le photographe italien. Et avec lui, nous sommes jamais aussi près de la visibilité que lorsque nous avons impression de ne l’atteindre jamais.
Elle est là. Mais pas comme nous l’attendions.
Par autonomie par rapport à la simple représentation, Massimo Lupi transforme les champs, la spatialité en vue plongeante ou aérienne, par des perspectives étranges et en un mélange de couleurs selon un art presque abstrait.
En regardant d’en haut l’Islande, le créateur change notre point d’observation afin de transformer compréhension et perception de cette terre vivante, de ce monde à part.
Mais il la saisit aussi depuis le sol avec le même jeu de couleurs et de lumières. Il prouve que l’Islande reste en constante évolution.
Cours d’eau chatoyants, côtes déchiquetées sont autant de motifs abstraits en des lavis de couleur.
Résumons : l’imaginaire du photographe crée un monde extraordinaire qui reste en perpétuel mouvement.
jean-paul gavard-perret
Massimo Lupidi, Iceland, visions of Earth, 2022.
http://www.massimolupidi.com/books.htm