“L’ aventure utopique d’une humanité sans marges”
du 17 fév. au 18 sept. 2022
Musée International des Arts Modestes
Sète
Fictions Modestes & Réalités Augmentées, s’inscrit dans un nouvel âge pour le MIAM, la première exposition qui suit l’anniversaire de ses 20 ans.
Depuis ses débuts, sans jamais se défaire de sa qualité de découvreur, le MIAM défriche les territoires de la création contemporaine et présente des oeuvres et des correspondances artistiques inédites et souvent peu institutionnalisées.
Cette exposition est une nouvelle démarche expérimentale pour le MIAM, dans une perspective de laboratoire de recherches de formes, d’idées et de collaborations inédites et transversales.
Un contenu riche et varié : Fictions Modestes & Réalités Augmentées nous plonge dans des mondes inédits et fascinants et revendique une démarche transversale et collaborative faisant fi des catégories et des étiquettes.
Partant de la bande dessinée vers des supports moins attendus, tels que la vidéo, la photographie l’installation, la performance ou encore les arts numériques, l’exposition fait la part belle aux explorations et expérimentations que ne cessent de mener les artistes de La « S » Grand Atelier et leurs invités.
Fictions Modestes & Réalités Augmentées relate l’incroyable histoire d’une aventure artistique et humaine, originale et décalée, dont le principal terrain d’exploration se situe en Ardenne belge : celle d’un lieu de production et de diffusion né il y a 30 ans aux confins de l’Ardenne belge, à Vielsalm.
Dans ce lieu insolite installé dans une ancienne caserne désaffectée, des créateurs fragilisés par une déficience mentale travaillent avec des artistes contemporains invités en résidence.
Lieu d’émancipation et laboratoire artistique, La « S » Grand Atelier insuffle son énergie à tous ceux qui la croisent que ce soit au travers de ses expositions que par les projets expérimentaux qu’elle développe.
Loin des clichés sur le handicap, La « S » Grand Atelier défend un art exigeant où artistes porteurs d’un handicap mental et artistes sans déficience cognitive travaillent ensemble. Cette pratique à plusieurs où chacun élabore avec l’autre, produit des oeuvres hybrides qui brouillent les frontières séparant habituellement art brut et art contemporain.
Ce positionnement de La « S » Grand Atelier à rebours des catégories lui a valu le surnom de “Punk du handicap”. A travers cette manifestation, le MIAM donne pour la première fois en France un éclairage sur la richesse et la diversité des formes produites par La « S » Grand Atelier (peintures, sculptures, vidéo, performances et oeuvres numériques) et des nombreuses collaborations qu’elle a initiées.
Un titre à double entrée :
Fictions Modestes & Réalités Augmentées est d’abord le récit d’un modeste atelier de création qui, se développant sur une trentaine d’années, s’est mué en centre d’art.
C’est aussi le témoignage immersif d’une expérience humaine avec des artistes qui ont porté ce projet d’atelier au-delà de tout ce qui aurait pu être imaginé. C’est enfin, grâce à une large diffusion de ces créations inattendues, la manifestation d’une réalité de vie augmentée par la désinvisibilisation du handicap, agissant comme une échappatoire au déterminisme social.
Le titre atteste également de pratiques artistiques particulières et peu convenues dans les marges de l’art actuel. L’on y découvre des artistes bruts qui se sont emparés de la narration pour partager leur part de vérité et construire leurs propres mythes fondateurs en compagnie de créateurs contemporains prêts à mettre en jeu leurs pratiques et leurs savoirs. Par-delà ces expériences narratives peu communes, l’exposition développe aussi le champ des possibles d’un art brut 2.0, déployé par quelques magiciens professionnels des arts numériques.
Le parcours scénographique de l’exposition, se déploie en plusieurs chapitres reliés à l’environnement particulier de ce territoire de l’est de la Belgique.
Les GÉNIES DU LIEU témoignent de l’influence de cette Ardenne profonde où peuvent surgir autant de créations improbables, fruits de la rencontre d’artistes bruts avec des artistes contemporains.
L’espace CINEMODESTIE rend hommage à quelques créateurs décalés pour qui le cinéma est à la fois source d’inspiration et terrain de jeux expérimentaux.
Au coeur de ces pratiques émergent aussi quelques LIBERTÉS INDOMPTÉES portées par autant d’artistes pour qui l’authenticité de la démarche et du propos reste inaliénable.
HOW SOON IS NOW propose un voyage immersif dans quelques univers virtuels où la technologie numérique est au service des imaginations les plus fécondes.
Le SALON DE LECTURES revient quant à lui sur autant de collaborations fructueuses dans le champ des littératures graphiques et sur quelques récits personnels bruts et sans concession.
Enfin, le dernier chapitre, COMMUNIONS, nous plonge dans un monde insolite de vierges enrubannées, de tabernacles acidulés et autres crucifix déformés qui rendent hommage de manière décalée à une tradition catholique toujours prégnante en Ardenne.
Le tout assaisonné par une Belgitude assumée, héritée du surréalisme, ponctuée de quelques impertinences, d’un peu d’audace et d’une bonne pointe d’autodérision…
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Commissariat : Anne-Françoise Rouche et Noëlig Le Roux sur une invitation de Françoise Adamsbaum, directrice du MIAM.
Catalogue: Knock Outsider (La « S » Grand Atelier et FRMK éditions) et le MIAM proposent un ouvrage de 224 pages, disponible dès le 10 mars.
Liste des artistes présentés dans l’exposition:
YVAN ALAGBE, SARAH ALBERT, RITA ARIMONT, ADOLPHO AVRIL, JEAN-MICHEL BANSART, RICHARD BAWIN, VINCEN BEECKMAN, MARIE BODSON, PAKITO BOLINO, ANTOINE BOUTE, CAPITAINE LONCHAMPS, CHOOLERS DIVISION, NICOLAS CHUARD , NICOLAS CLÉMENT, COLLECTIF ERG (ÉCOLE DE RECHERCHE GRAPHIQUE), COLLECTIF LA BELLE BRUTE, COLLECTIF LA “S”, COLLECTIF MOULES FREAKS, PASCAL CORNELIS, STEPHANE DE GROEF, MICHIEL DE JAEGER , LAURA DELVAUX, OLIVIER DEPREZ, ÉRIC DERKENNE, FABIAN DORES PAIS, MARGAUX DUSEIGNEUR, FREDERIC EHLERS, ERG TV, ANAÏD FERTE, EMERIC FLORENCE, IRENE GERARD, GUSTAVO GIACOSA, DOMINIQUE GOBLET, EVAN GOTMANN, ERIC GUGLIELMI, ALEXANDRE HECK, ADRIEN HERDA, LEOPOLD JORIS, JOSEPH LAMBERT, JEAN LECLERCQ, RAPHAËLE LENSEIGNE, PASCAL LEYDER, PAUL LOUBET, LEON LOUIS, ANTOINE MARCHALOT, PHILIPPE MARIEN, BARBARA MASSART, JEAN-MARIE MASSOU, MONSIEUR PIMPANT, MOOLINEX, MATTHIEU MORIN, LUCIENNE NANDRIN, JEANJACQUES OOST, REMY PIERLOT, KELIT RAYNAUD, SIMON SCANNER, ALEXANDER SCHELLOW, MARCEL SCHMITZ, SHOBOSHOBO, VINCENT SOLHEID, DOMINIQUE THEATE, STEPHANE THIDET, THIERRY VAN HASSELT.
Informations pratiques
Musée International des Arts Modestes
23 quai Maréchal de Lattre de Tassigny — 34200 Sète — France
+33 (0)4 99 04 76 44
miam@miam.org — www.miam.org
Heures d’ouvertures :
–du –1er octobre au 31 mars : du mardi au dimanche de 9h30 à 12h00 et de 14h00 à 18h00.
Visites guidées (minimum 10 personnes) sur réservations.
–du 1er avril au 30 septembre : tous les jours de 9h30 à 19h00.
Visites guidées du lundi au vendredi à 14h30 et à 16h00, groupes sur réservations.
Fermetures annuelles : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre
Tarifs :
Adultes : 5,60 € — Etudiants, 10–18 ans : 2,60 €
Groupes de plus de 10 personnes : 3,60 €
–Moins de 10 ans, demandeurs d’emploi, visiteurs handicapés, groupes scolaires sétois, premier dimanche du mois : gratuit
LA PETITE ÉPICERIE (service pédagogique du MIAM) propose des ateliers de pratiques artistiques destinés à tous. Rens. inscriptions, tarifs : +33(0)4 99 04 76 46 ou petite-epicerie@ville-sete.fr
“L’art modeste n’est ni un concept ni un mouvement.
C’est un regard ; il montre ce que l’on ne regarde pas.
C’est le regard sans dérision du collectionneur ou de l’artiste sur les objets du quotidien et les créations inutiles, le plus souvent anonymes ou collectives. C’est le regard sur l’autre à l’heure de la mondialisation.
L’art modeste est une entreprise de valorisation du marginal et du méprisé. Il nous invite à passer outre le bon et le mauvais goût, la valeur marchande, pour au contraire considérer attentivement certains objets inclassables, en déceler les inventions formelles et en démonter les fascinants mécanismes émotionnels.
Il s’inspire des cultures autochtones et des sensibilités géographiques et historiques des lieux de production. Il est très enraciné dans son territoire mais se laisse le plus souvent aller au gré du vent des influences étrangères.
L’art modeste est une porte sur le monde, un dialogue entre les pays et les cultures.“
Hervé Di Rosa, Président et cofondateur du MIAM