Oda Jaune, wOnderlust

Lunai­re­ment lumineux

Oda Jaune pro­pose une expo­si­tion de pein­tures à l’huile, d’aquarelles, et pour la pre­mière fois d’un holo­gramme gran­deur nature, empreinte de nou­velles réflexions méta­phy­siques sur l’évolution de l’être humain et de la nature. La peintre alle­mande d’origine bul­gare déve­loppe un uni­vers unique.
S’y croisent dans une atmo­sphère oni­rique, influences sur­réa­listes, ico­no­gra­phie rétro, réa­lisme socia­liste, rémi­nis­cences du cinéma hol­ly­woo­dien, réclame ou faits divers.

Aqua­relles et huiles livrent des scènes inquié­tantes où se mêlent dou­ceur et vio­lence. Cela témoigne de la part de l’artiste d’une absence d’inhibition, de peur, de pré­ju­gés et demande à ceux qui regardent le même aban­don.
La créa­trice tente d’extérioriser le sul­fu­reux d’une pen­sée, émo­tion ou d’un sen­ti­ment que cha­cun cache en lui.

Parfois, un organe ambigu crée une impres­sion de sen­sua­lité mais aussi d’étrangeté et de fan­tas­tique.
L’artiste fomente une forme de dyna­mique visible entre formes orga­niques et formes cultu­relles sug­gé­rées par la pré­sence humaine et ses ins­tru­ments de tra­vail ou de guerre.

Chaque pein­ture ou aqua­relle devient un scé­na­rio de film mais à la manière des maîtres anciens. Oda Jaune joue d’un cer­tain baroque et d’une forme de manié­risme.
Tou­te­fois, le style de départ n’est pas l’essentiel ; comme l’écrit l’artiste : « Ce n’est pas impor­tant d’où viennent les motifs, mais plu­tôt ce qu’ils deviennent. » Avec d’un côté l’instantané, de l’autre l’éternité.

Afin de créer, l’artiste uti­lise sou­vent des pho­tos. Mais elles ne sont qu’une source au même titre que l’Internet : « le Web apporte le jeu des mul­tiples com­bi­nai­sons pos­sibles : entrer un mot dans la recherche d’images de Google et se lais­ser sur­prendre par ce qui peut adve­nir. C’est un peu comme du voyeu­risme » dit l’artiste.
Et d’ajouter : « Chaque fois que je vois une image, et si elle me titille, ça me rend heu­reuse d’imaginer une histoire ».

Oda Jaune ne cesse donc d’appuyer sur les contrastes. L’univers en devient per­ver­se­ment poly­morphe.
Les genres eux-mêmes ne trouvent plus d’assises solides et joue d’une puis­sance aussi pré­cieuse que lumi­neuse. Lunai­re­ment lumineuse.

jean-paul gavard-perret

Oda Jaune, wOn­der­lust, gale­rie Tem­plon, 28 rue du Grenier-Saint-Lazare, 8 jan­vier au 5 mars 2022.

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