Cubisme
Oeuvre parfois disqualifiée puisque commandé par le fascisme, le Stadio dei Marmi, qui jouxte le stade olympique de Rome, est l’une des installations significatives du Foro Italico.
Conçu au début des années 30 par l’architecte Enrico Del Debbio, il est entre autres caractérisé par des marches surmontées de 60 statues de marbre blanc, de 4 mètres de haut.
A partir de celles-ci, Sandro Lombardo n’a pas cherché à les représenter telles quelles mais les a transformées dans un cubisme pour dépasser la seule suggestion de puissance de tels athlètes conquérants. Le créateur suggère un autre discours que cachent ou suggèrent les éphèbes.
Une homosexualité larvée est mise en évidence — ce qui après tout reste un classique dans la statuaire du nu masculin dans tous les temps.
La théâtralité des corps suggère un discours sous-jacent dont les ombres soulignent l’expressivité.
Ici, l’anatomique se décompose en plans et crée une rythmique particulière d’actes qui ne sont plus seulement sportifs.
Au-delà de leur époque de création et du contexte de mémoire politique incarnée, ces icônes ouvrent un monde caché lové dans le marbre.
Les anges blancs deviennent aussi des démons où un inconscient parle loin des serments d’hypocrites.
jean-paul gavard-perret
Sandro Lombardo, Les Garçons d’Olympia, 2022, www. sandrolombardo.com
Elliott Erwitt résume fort bien le travail de l’italien Sandro Lombardo :
« Quand c’est bien fait, la photographie est intéressante. Quand c’est très bien fait, cela devient irrationnel et même magique. Cela n’a rien à voir avec la volonté consciente ou le désir du photographe. »
Réitéré par JPGP seul un soupçon “comme des garçons ” subsiste . Exit la politique .