Fabienne Raphoz, Ce qui reste de nous

Rani­mer des mondes enfouis

Ici encore, comme dans les autres livres de Fabienne Raphoz, les oiseaux ont une place de choix. Mais ils sont accom­pa­gnés d’autres ani­maux et plantes.
Ce qui fait de l’auteure une sorte d’encyclopédiste ailée et ter­restre.
Le tout dans un car­na­val de nom connus ou incon­nus et dési­gna­tions scien­ti­fiques : pic-épeiche, gobe-mouches, car­da­mine, cau­gek, éphi­pi­gère, cincle, hel­lé­bore fétide, etc.

L’auteure, son­geant à ce qui arrive à la pla­nète, nous rap­proche avec vigueur poé­tique de la Nature dans une forme d’ivresse du réper­toire de l’existant en perte de sur­vi­vance même si, jusque là, une sorte de soli­da­rité pros­pé­rait — du moins du côté de la faune et de la flore.
Certes, l’être existe encore mais il n’est plus au centre du livre.

C’est une manière de rani­mer des mondes enfouis et de reve­nir à son enfance. Preuve que le désir de décou­vrir existe encore.
Il s’agit de fouiller les espèces innom­brables et mou­vantes — dont nous fai­sons par­tie sans pour autant signi­fier que nous appar­te­nions à la meilleure d’entre elles.

Et la poé­tesse de sou­hai­ter que nous osions un salto arrière vers celles qui sont plus digne de confiance.
Et non sans un brin d’ironie dans “l’azur, l’azur, l’azur” qu’un poète a chanté et que Fabienne Raphoz reprend à sa mesure dans son chant particulier.

jean-paul gavard-perret

Fabienne Raphoz, Ce qui reste de nous, edi­tions Héros-Limite, Genève 2021, 102 p. — 16,00 €.

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