Tonino Benacquista nous ramène à une émigration dont on ne parle plus : celles des Italiens. Elle fut pourtant importante dans les années cinquante.
Désormais plus qu’assimilés, les Italiens d’alors connurent un ostracisme que d’autres populations connaissent aujourd’hui.
L’auteur rappelle à bon escient combien il en coûte à ceux qui doivent s’exiler : “la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c’est l’émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême.” écrit l’auteur en reprenant mots et maux de sa mère.
C’est en 1954, que la famille de l’auteur quitta l’Italie pour s’installer en banlieue parisienne. Ses parents ont vécu les affres du déracinement. D’où ce récit plus qu’émouvant de “Tonino”, le petit dernier d’une fratrie.
Il raconte ses luttes pour apprivoiser la langue française. Il devint peu à peu un autodidacte que l’écriture sauva du poids du réel.
Et dans le genre, c’est une réussite.
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jean-paul gavard-perret
Tonino Benacquista, Porca miseria, Gallimard, collection Blanche, Paris, 06 janvier 2022, 208 p. –17, 00 €.