Dans cette histoire en lieux clos, quatre femmes amies et leur hôte (écrivain raté) mettent en cause et parfois en scène celles et ceux qui, ne tenant qu’à eux, ne tiennent donc à rien.
En divers jeux d’écarts programmés, la réalité éclate : elle n’est pas renvoyée par la littérature à son fantasme mais aux idéologies spécieuses qui lui servent de grille de lecture.
A travers ces présences demeurent des éléments diffractés de la pensée à la mode (wok, spécisme, etc.). La narratrice (la seule des quatre amies à rester réticente au gourou) provoque un dégel de postures dont il convient de tirer les conséquences et d’aller au bout des mensonges que chaque personnage fait toucher.
Bref, la narratrice tient lieu de sentinelle là où les autres disparaissent en des cheminements sans but, des buts sans chemin mais qui fascinent certains.
Initiés par le bellâtre, ils provoquent les germinations d’une étincelante lanterne qui n’est que vessie.
jean-paul gavard-perret
Angie David, L’échappée, Léo Scheer, Paris, 2021, 180 p. — 17,00 €.