Grégory Samak, Le Livre secret

Un voyage dans le temps pour éra­di­quer le mal

Mêlant reli­gion juive, avec le Grand Livre de la Vie, voyage dans le temps, nazisme, Shoah, réflexions phi­lo­so­phiques sur la mémoire des faits, sur la mort, sur les indi­vi­dus inves­tis de mis­sions divines, le roman­cier ins­talle un récit assez conven­tion­nel.
L’assassinat d’Adolf Hit­ler a nourri nombre de romans, des des­crip­tions plus ou moins idyl­liques débou­chant sur des mondes retrou­vant leur pureté originelle.

Le 21 décembre 1943, après une par­tie d’échecs, le jeune per­dant a l’index droit tran­ché.
Dans la pre­mière moi­tié du XXIe siècle, Elias Ein est un homme seul. À soixante-dix ans, cet employé d’une com­pa­gnie d’assurances vien­noise se retire en Haute-Autriche, à Brau­nau Am Inn, à la fron­tière austro-allemande. Après son emmé­na­ge­ment, il découvre une petite pièce éton­nam­ment bien entre­te­nue. Une mal­adresse lui fait décou­vrir une trappe qui ouvre sur un monu­men­tal esca­lier. Celui-ci débouche sur une énorme biblio­thèque conte­nant la bio­gra­phie de l’humanité entière, les des­ti­nées des per­sonnes décé­dées ou encore vivantes.
Il consulte la vie des gens et constate avec effroi, la pre­mière fois, qu’il est pro­jeté dans l’époque en tou­chant la bio­gra­phie d’un indi­vidu. Juif non pra­ti­quant, il s’interroge sur cette décou­verte. Est-ce le ciel qui lui donne une mis­sion ? Lorsqu’il découvre la vie de Claus Graf von Stauf­fen­berg, l’homme qui en juillet 1944 a vai­ne­ment tenté de tuer Hit­ler, il com­prend. Il fal­lait agir bien avant…

L’intérêt du livre réside essen­tiel­le­ment dans la gale­rie des per­son­nages com­po­sée autour d’Elias, cet homme dis­cret, effacé qui se retrouve chargé de sau­ver un monde, de chan­ger l’Histoire, d’amener l’Humanité vers un futur alter­na­tif. On retrouve des vil­la­geois, des adultes repré­sen­ta­tifs de cou­rants de pen­sées.
Mais c’est le couple formé de Tho­mas et Marika qui est le plus atta­chant. Leur l’innocence, leur pureté apportent une belle atmo­sphère au récit.

L’auteur dédie ce livre  à Dino Buz­zati pour sa nou­velle, Pauvre petit gar­çon, publiée dans Le K.
Le Livre secret se lit avec plai­sir pour le trai­te­ment assez inat­tendu du thème.

serge per­raud

Gré­gory Samak, Le Livre secret, J’Ai lu n° 12 170, coll. “Lit­té­ra­ture fran­çaise”, novembre 2021, 256 p. – 7,20 €.

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