Apprendre à vivre pour bien mourir
Jean-Pascal Dubost habite dans la forêt de Brocéliande. Co-fondateur de l’association Dixit Poétic, il a été membre de la Maison de la Poésie de Nantes pendant 10 ans et collabore à la revue Poezibao.
Il a publié plusieurs livres de poésie ainsi que plusieurs livres d’artistes et Roger Lahu le définit comme “Un foutredieu de bougre de fuckin faiseur de poèmes”.
Il a trouvé pour ce livre un partenaire idéal. Hervé Bohnert, en effet, s’attache à chercher les liens entre la mort et la vie. Et la première est inlassablement interrogée dans les œuvres en un duel entre l’artiste et la camarde.
Le livre est a priori un ensemble de propos dont certains sont la retranscription de paroles lues ou entendues aussi bien dans les textes de philosophie et de poésie comme en écoutant des paroles du “café du commerce”.
L’objectif a comme ambition (réussie) de dresser le constat que notre finitude n’est pas uniquement mélancolique ou douloureuse. C’est pourquoi le livre crée une dynamique volontairement “obscène”.
Certes, le constat est sans appel : À toi donc, créature humaine, à toi est l’heure de trembler, à toi d’inconscience mondaine, à toi qui ne fais que passer, à toi qui te dilueras dans la peine, à toi qui en dois soupirer, à toi je dis que tu n’es rien, toi et ta vie, fors que fientes”.
C’est dire s’il n’existe point de rédemption à notre poussière… Néanmoins, ces “maintes modiques phrases” sont faites pour ” faire danser / Dans la tête & à lire dans le désordre” et de rappeler que tout est rien — même la mort. De quoi nous rassurer.
Pas sûr. Ici, toutefois, la vie suit son cours.
Car si contre la mort il n’est point de fuite, il faudrait apprendre à cultiver un certain bonheur afin que mourir en devienne le supplément.
A bon entendeur, salut.
jean-paul gavard-perret
Jean-Pascal Dubost & Hervé Bohnert, Phrases de la mort, L’atelier contemporain, Strasbourg, parution mars 2022, 208 p. — 25,00 €.
Être à ce point heureux que mourir serait un supplément de bonheur .