Quand le réel se casse et se reconstruit
Sophie Favre cultive la dérision mais celle qui fait sens et qui ne manque pas de poésie. La sculpture permet une concentration et une ouverture.
Elle s’extrait du poids mélancolique comme de sa « choséité » (Beckett) selon une forme d’extra — territorialité : l’artiste subvertit les notions habituelles de dehors et dedans, d’écorce et de cœur.
Elle trouve une âme et un corps dans un anthropomorphisme particulier.
Sophie Favre invente un vocabulaire étrange pour s’amuser comme Ponge le proposait - mais bien plus : le réel se casse et se reconstruit dans la secousse de l’esprit et de la main.
Preuve que créer peut exclure de la nécessité de la prétention. Pas la peine d’en faire un fromage.
La “farce” impose un miroir particulier afin que des frontières de la figuration bougent.
jean-paul gavard-perret
Sophie Favre, Cocré-art, 7 Rue de Vincennes, 93100 Montreuil, décembre 2021.