Leyla Goormaghtigh, Je suis la nuit

Effer­ves­cences 

Née en 1976 à Genève, Leyla Goor­magh­tigh, de 2006 à 2012, s’est s’associée à l’artiste Ann Guillaume à Paris, avec laquelle elle expose en France et à l’étranger. De retour en Suisse, elle enseigne le des­sin d’observation et de per­cep­tion, à Berne puis à Genève.
Son trait se libère peu à peu de toute attache et elle obtient de nom­breux prix et reconnaissance.

Ce qui ne l’empêche pas au milieu de son ascen­sion de subir une grave dépres­sion où “mania” voire illu­mi­na­tions d’un côté et dépres­sion, rumi­na­tion de l’autre alternent.
Elle vécut six années dans cette navi­ga­tion à perte de vue entre visions mys­tiques et hal­lu­ci­na­tions cau­che­mar­desques, Je suis la nuit en témoigne.

Se mêle la déli­ca­tesse du crayonné à la mons­truo­sité. L’anecdote, le pay­sage fan­tas­tique, le pré­sent, l’ailleurs sont là pour faire res­sen­tir les fris­sons de l’angoisse lorsque tout bas­cule dans le vide d’une vie débous­so­lée.
Mais c’est aussi une façon d’apprivoiser l’élément bru­tal de l’existence et par-delà de mettre à nu nos propres ter­reur et de don­ner un flé­chage à l’insensé.

Par effet de « pans », une inté­rio­rité ouvre ses pro­fon­deurs. Cha­cune pos­sède des « corps » vibrants, leur soli­tude, leur mutisme.
Celui-ci trouve enfin un moyen de se « dire », de se mon­trer dans une effer­ves­cence rarissime.

jean-paul gavard-perret

Leyla Goor­magh­tigh, Je suis la nuit, art&fiction, coll. Paci­fic, Lau­sanne, 5 novembre 2021, 120 p. — CHF 32.00.

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