Documentariste, portraitiste et paysagiste la photographe de Vancouver Dina Goldstein conserve toujours une dimension sociale à ses travaux. Ici, elle évoque les stigmates et l’héritage du mouvement punk.
Il fut en son temps le témoignage absolu de la contre-culture anarchiste d’une jeunesse sans grand espoir. Le punk toucha surtout la côte est américaine et l’Angleterre.
La côte ouest californienne demeura peu réceptive à cette implosion. Toutefois, à mesure que l’on remontait vers le nord, de Seattle à Vancouver, la scène musicale punk hardcore fut particulièrement dynamique. Dina Goldstein a décidé de partir en 2020 à la recherche des figures clés de la légendaire scène punk rock des années 1980 et 1990 pour en photographier les représentants en des portraits sur fond vierge afin de neutraliser tout effet diégétique.
Mais elle demande à chacun de ses modèles de faire son cinéma comme il l’entend en exhibant coiffure iroquoise, blouson clouté, tatouages, etc.
Certains, comme l’on dit, “se la jouent” encore. D’autres plus réservés ou nostalgiques prouvent néanmoins leur fidélité à une dissidence et une transgression..
Tous sont restés résolument punks dans leur tête comme dans leurs vêtements. Même si parfois la distinction entre costume et parure quotidienne est moins nette.
Reste qu’aucun de ces héros ne renie son identité anti-sociale de naguère.
Elle fait encore parfois leur bel aujourd’hui de révolte contre l’intolérance et l’ignorance.
jean-paul gavard-perret
Dina Goldstein, OG Punk, The Polygon Gallery, Vancouver, jusqu’au 3 janvier 2022.