Roberto Cavazzuti, Eur — Palazzo della civilta italiana

A l’épreuve du temps

Cher­cheur en cos­mé­tique, Roberto Cavaz­zuti a long­temps réservé son éner­gie créa­trice à son métier. Depuis 10 ans, il s’autorise il devient un pho­to­graphe consé­quent. Il a créé une série réa­li­sée à Tre­si­gallo dans une approche vrai­ment dif­fé­rente de la pho­to­gra­phie urbaine, tout en sub­ti­li­tés et en déli­ca­tesse comme il l’a réa­lisé avec ce monu­ment qu’est “Eur — Palazzo della civilta italiana”.

De fait et depuis long­temps, la pho­to­gra­phie est sa pas­sion. Et comme beau­coup, il a com­mencé avec de petits appa­reils, puis est passé aux reflex. Dans son pays comme aux États-Unis, en France il est devenu un pho­to­graphe pay­sa­giste urbain.
Mais c’est vrai­ment en 2012 que tout a com­mencé lorsqu’il a décou­vert “L’Œil de l’Esprit” avec la pho­to­graphe Flore.

Celle-ci non seule­ment lui a per­mis d’améliorer sa tech­nique mais lui a fait décou­vrir son propre lan­gage pho­to­gra­phique tra­duc­teur de ses émo­tions. Dans ce but, il a su fina­li­ser son tra­vail en séries et en pré­pa­rant soi­gneu­se­ment les sujets à l’avance pour se sen­tir plus libre et dis­po­nible lors de ses séances de prises de vues.
Existe tou­jours dans ses pay­sages déga­gés de pré­sence humaine la capa­cité de faire par­ler les lignes de béton et autres matières de construc­tion avec quelque chose d’intime sans tom­ber dans la nostalgie.

Très atta­ché à l’Italie, son pays d’origine, il a su sai­sir et com­prendre l’architecture sou­vent cri­ti­quée des années 20 à la fin de la deuxième guerre mon­diale, mar­quée par la dic­ta­ture fas­ciste et, en archi­tec­ture, par l’affirmation du sty­le ratio­na­liste. Il est un des rares à oser affir­mer que dans celui-ci les struc­tures, les formes et les géo­mé­tries des édi­fices sont très inté­res­santes.
Pour décou­vrir cette archi­tec­ture, la pre­mière étape c’est Rome. Il y a un quar­tier qui a été bâti pour accueillir l’exposition uni­ver­selle de 1942 qui n’a jamais eu lieu à cause de la guerre.

Et si ce quar­tier reste asso­cié à la poli­tique d’alors, le pho­to­graphe refuse de tom­ber dans la dia­tribe. Et il a effec­tué des recherches sur Inter­net sur ce style archi­tec­tu­ral pour décou­vrir entre autres Tre­si­gallo, “un vil­lage que person­ne ne connaît mais qui est pro­ba­ble­ment l’exemple le plus com­plet aujourd’hui en Ita­lie de l’architecture ratio­na­liste”.
Eur — Palazzo della civilta ita­liana est du même ordre. Et l’artiste le sai­sit — comme d’ailleurs tous les bâti­ments qu’il pho­to­gra­phie — avec res­pect, sub­ti­lité et délicatesse.

L’archi­tec­ture y parle appa­rem­ment de manière frac­tale, ce qui n’empêche pas au contraire d’y recon­naître la patte et la pré­sence de Cavazzuti.

jean-paul gavard-perret

Roberto Cavaz­zuti, Eur — Palazzo della civilta ita­liana, Indus­traia Gra­fica SI z, Vérone, 2020.

1 Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Echos d'Italie / Echi dell'Italia

One Response to Roberto Cavazzuti, Eur — Palazzo della civilta italiana

  1. Villeneuve

    Roberto , Palazzo , Tre­si­gallo . Trio Bravo !

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