Anna Zemella, Près et loin

Si proche, si loin

Venise n’est pas ici. La ville des Doges est pour­tant proche…
Mais une route qui tra­verse la zone indus­trielle de Mar­ghera, en par­tie aban­don­née, mène à un élar­gis­se­ment à droite sur la lagune.

Les habi­tants des envi­rons y ont créé un espace de vil­lé­gia­ture et de far­niente. Une petite com­mu­nauté unie y accom­plit un rituel de la fête tous les dimanches avec un mini­mum de gestes tan­dis qu’en arrière-plan les grands navires com­mer­ciaux sillonnent le Canale dei Petroli pour se rendre à Mar­ghera.
Ce qui est tra­duit par la pho­to­gra­phie, c’est l’image même — flèche visant le vide, tom­bant tou­jours trop tôt ou trop tard. Mais bien présente.

Sur la plage reste un lieu abso­lu­ment séparé de la ville. Demeure pour la com­mu­nauté son affir­ma­tion dans et hors le temps.
Cha­cun s’abîme dans le ver­tige du monde et son reflet vide.

Chaque pho­to­gra­phie témoigne dans la clarté du secret ce qui est la part incom­mu­ni­cable de cha­cun.
Bref, elle témoigne d’un moment pour un temps en arrêt sur image.

jean-paul gavard-perret

Anna Zemella, Près et loin, 2021,  www.annazeta.it

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