Catherine Bolle, Des eaux nomades à la ruche humaine

Inven­ter notre regard 

Cathe­rine Bolle per­met de nous immer­ger dans une suite de mondes ima­gi­naires. Ils sont denses, ne se contentent pas d’effets de sur­face.
Ils pénètrent la matière elle-même transformée.

Son nou­veau livre fait le point sur ses oeuvres les plus récentes : archi­tec­tu­rales, livresques qu’importe. Mais l’expérimentation est tou­jours à l’affut là où tout joue de la trans­pa­rence et de la pro­fon­deur. L’artiste dans ses pro­po­si­tions et répon­dant à diverses demandes inter­prète lieux, matières, livres. Elle est capable de tout oser jusqu’à mettre un voile rose effrangé peint sur le mur d’un pas­sage sous-voies pour le trans­for­mer en alcôve.

Pour autant, Bolle se refuse à jouer les passe-murailles. Elle pré­fère les habiller ou pla­cer dans leur cadre des sculp­tures aux tra­jec­toires fluides dans de plus en plus de jeux de verre (entre autres) où des cou­leurs s’infiltrent et servent d’architecture immer­sive et de “pay­sages”. La beauté ins­pire tou­jours les pro­po­si­tions de la créa­trice. Car pour elle, sans le beau, point de salut.
Mais pour Cathe­rine Bolle celui-ci est, comme disait Bau­de­laire, “tou­jours bizarre”. En rien gra­tuit toutefois.

Chaque fois, de telles pro­po­si­tions obligent à inven­ter notre regard pour contri­buer à défi­nir et com­prendre cette beauté vision­naire qui élève l’âme et en donne aux bâti­ments ou aux pay­sages qui consti­tuent notre “ruche”.

jean-paul gavard-perret

Cathe­rine Bolle, Des eaux nomades à la ruche humaine, Till Schaap édi­tions, 2021, Berne, 128 p. –45, 00 €.

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