Henry VI ( Shakespeare / Christophe Rauck)

Une saga san­glante et alerte 

Henry VI est un fleuve théâ­tral, fait de sang, de batailles, de riva­li­tés et de per­fi­die. On y meurt beau­coup ; on y ago­nise plu­tôt, tant les mou­rants sont por­tés à ver­ser leurs der­nières paroles, leurs der­niers ana­thèmes, sur la scène d’un des­tin scellé par leur ambi­tion autant que par leur nais­sance. On assiste à des com­bats, à des lamen­ta­tions, à des incan­ta­tions ; l’ensemble dit la fra­gi­lité du trône d’Angleterre durant la guerre de Cent ans.
Le cou­ron­ne­ment pré­coce du roi est l’occasion du déve­lop­pe­ment de la riva­lité des deux prin­ci­pales familles du royaume, les York et les Lan­cas­ter. Les oppo­si­tions, les tra­hi­sons, les cruau­tés se répandent d’autant plus que le roi se révèle pon­déré, réflé­chi, huma­niste en un monde conflic­tuel et sédi­tieux. Man­quant de réa­lisme, il devient proie facile de toutes les machinations.

Chris­tophe Rauck – avec la com­pli­cité de Cécile Garcia-Fogiel – pré­sente une mise en scène alerte, fluide, sachant varier les registres et pro­fi­ter de l’élan géné­reux de ses élèves désor­mais aguer­ris par l’aventure com­mune. Ceux-ci par­viennent à com­po­ser au fil des scènes qui se suc­cèdent à un rythme sou­tenu, des per­son­nages qui prennent de la cou­leur et s’imposent au pla­teau.
Le décor est mesuré ; il uti­lise des moyens limi­tés mais offrant des varia­tions inté­res­santes (des élé­ments concen­triques qui tournent, des gra­dins, un rideau rouge qui vient faire par­fois écran en milieu de scène). L’ensemble est assez réussi, même s’il ne se donne qu’une ambi­tion modeste : celle de res­ti­tuer le pro­pos sha­kes­pea­rien (encore est-ce de façon légè­re­ment expur­gée). La géné­ro­sité du pla­teau com­pense la sobriété de l’intention.

chris­tophe giolito


Henry VI 

de Sha­kes­peare

mise en scène Chris­tophe Rauck

Col­la­bo­ra­tion artis­tique Cécile Gar­cia Fogel

Avec Louis Alber­tosi, Mathilde Aune­veux, Adèle Chou­bard, Maxime Cres­cini, Orlène Daba­die, Simon Deco­bert, Constance de Saint Rémy, Joa­quim Fossi, Nico­las Girard-Michelotti, Antoine Heuillet, Pierre-Thomas Jour­dan, Solène Petit, Noham Sel­cer, Rebecca Tetens, Nine d’Urso, Paola Valentin.

spec­tacle de sor­tie de la pro­mo­tion 6 de l’École du Nord

d’après la tra­duc­tion de Stuart Seide :
1er épi­sode: Le Cercle dans l’Eau durée esti­mée : 2h le mer­credi à 19h30 ;
Second épi­sode : L’Orage des fous  durée esti­mée : 2h le jeudi à 19h30.

Inté­grale le ven­dredi à 18h, le samedi et le dimanche à 15h durée 4h45.

Lieu éphé­mère  Théâtre Nanterre-Amandiers
7 Av. Pablo Picasso 92000 Nan­terre Jusqu’au 24 octobre 2021

Lumières d’Olivier Oudiou ; son de Syl­vain Jacques ; cos­tumes de Fanny Brouste ; tra­vail du corps Phi­lippe Jamet

Spec­tacle créé le 14 sep­tembre 2021 au Théâtre de l’Idéal, Tourcoing.

Pro­duc­tion Théâtre du Nord – Centre Dra­ma­tique Natio­nal et Ecole du Nord.

Remer­cie­ments : le Théâtre Natio­nal Popu­laire et le Théâtre Nanterre-Amandiers pour le prêt de cos­tumes et accessoires.

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