Andrea Zanzotto a écrit ces haïkus en anglais qu’il a traduit lui-même en italien et dont Philippe Di Meo donne la version française.
S’en dégage une simplicité essentielle qui possède quelque chose de novateur et singulier.
De cette forme héritée du Japon, le poète expose l’instantané et l’immuable en une forme de nudité du monde et de soi au sein d’un mixage de l’être, du paysage et du temps dans ce qui tient de la touche aussi prégnante qu’humble proche d’une l’aphasie chère au poète de Vénétie et d’un certain mutisme de l’écriture extrême orientale.
Avec Zanzotto, le haïku en ses innovations structurelles témoigne non seulement d’un renouveau formel du poétique mais crée un “spatialisme” dans une concision qui rassemble et concentre paysage et états d’âme.
Un microcosme poétique répond au macrocosme de l’univers “sur le modèle de la foudre” écrit Zanzotto.
Il trouve à travers de telles petites unités la possibilité de réunir l’essentiel en ce qui se dit dans l’à peine avant le tarissement final et l’obscur là où pour l’heure “la plénitude de l’été” n’est “guère plus / qu’une caresse, qu’une vertu”.
jean-paul gavard-perret
Andrea Zanzotto, Haikus pour une saison, Haïku for a Season / Haïku per una stagione, Édition trilingue, traduction Philippe Di Meo, La Barque, 2021, 127 p. — 21,00 €.