Ellison Cooper, Superstitions

Une héroïne bien malmenée 

Sur les pas pres­sés de son héroïne, la roman­cière fait décou­vrir tout le tra­vail des équipes du FBI, les pro­cé­dures appli­quées, les ser­vices en alerte, le fonc­tion­ne­ment de cha­cune des par­ties et la coor­di­na­tion. L’agent spé­cial fait un usage inten­sif de l’informatique, et des réseaux sociaux pour tra­quer des indices, faire avan­cer son enquête.
Celle-ci se révèle très vite com­plexe, périlleuse et fai­sant appel à l’irrationnel. Cette affaire passe, en quelques heures, d’un double meurtre à un meurtre et kid­nap­ping de masse. Elle implique l’Amdouat et Le Livre des morts, fon­de­ments des rituels mor­tuaires dans l’antique Égypte, pas­sage d’une vie à une autre. L’auteure intro­duit des don­nées qui rap­pellent cer­taines bases du Bureau des légendes et livre de belles expli­ca­tions sur l’Égypte ancienne.

Fran­kie, qui assure une ronde vers le mémo­rial d’Einstein, signale un graf­feur. Karla, au cen­tral, entend le coup de feu et les râles du poli­cier.
L’agent spé­cial Sayer Altair donne une confé­rence à l’université sur les tra­vaux qu’elle mène sur le cer­veau de tueurs en série. Elle évoque éga­le­ment le sujet 037, un cas qu’elle suit atten­ti­ve­ment. Alors qu’elle répond aux nom­breuses ques­tions, Ander­son, son direc­teur, lui demande de mener seule une enquête sur un double meurtre. Il vou­drait bien se débar­ras­ser d’elle et avoir une faute pour la licencier.

Sur place, le plus intri­gant est cette ado­les­cente qui repose, morte, sur le pla­né­ta­rium. Elle tient une hache et elle est entou­rée par neuf sta­tuettes de babouins. Sur le gra­nit du banc, écrit en lettres de sang : En haut tel qu’en bas. Elle s’assure du concours d’Ezra, un ana­lyste, qui consti­tue un groupe de tra­vail. Fouillant les bases de don­nées, les réseaux, la jeune fille est iden­ti­fiée. Elle fait par­tie d’un groupe de vingt-quatre élèves par­tis en bus pour une com­pé­ti­tion de sciences et tech­no­lo­gie. Or, le car a dis­paru. Les por­tables sont repé­rés dans une station-service aban­don­née où treize corps reposent sous la neige…
Les babouins ont été volés quelques jours aupa­ra­vant dans un musée de Bal­ti­more. Sayer ren­contre un cher­cheur spé­cia­lisé dans les arts funé­raires égyp­tiens. Il veut ven­ger la mort du gar­dien tué devant lui par le cam­brio­leur.
Très vite, elle com­prend que d’autres meurtres vont suivre. Paral­lè­le­ment, elle ne peut pas se dépar­tir de la sen­sa­tion d’être épiée, sur­veillée constamment…

Sayer Altair doit faire face à des dif­fi­cul­tés per­son­nelles et pro­fes­sion­nelles. Elli­son Cooper ne lui épargne pas grand-chose tant sur le plan phy­sique que psy­chique. Elle est per­tur­bée car elle se sent en dan­ger. Le sujet 037 lui télé­phone régu­liè­re­ment, ce qui a pour effet de la désta­bi­li­ser, celui-ci lui pro­pose une aide dont elle ne veut pas sans connaître ce qu’il pour­rait exi­ger en retour. De plus, il semble être presque mieux informé qu’elle.
L’enquête pié­tine car de fausses infor­ma­tions font perdre du temps à tous ceux qui sont sur le ter­rain. Qui est à l’origine de ces fausses nouvelles ?

Une fois encore, après les remar­quables Rituels et Sacri­fices (cherche midi – 2018, 2019), Elli­son Cooper pro­pose un thril­ler épous­tou­flant avec une intrigue riche dans tous les domaines, du rebon­dis­se­ment à foi­son à des don­nées sur des domaines pas­sion­nants pour un final en apo­théose qui…

serge per­raud

Elli­son Cooper, Super­sti­tions (Cut to the Bone), tra­duit de l’anglais (États-Unis) par Cindy Colin-Kapen, le cherche midi, coll. “Poli­cier & thril­ler”, octobre 2021, 400 p. – 21,00 €.

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Filed under Pôle noir / Thriller

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