Didier Ayres, Cahier Expérience, 15

Les textes qui forment le cahier Expé­rience ont été conçus pour la publi­ca­tion vir­tuelle sur la Toile. Ils sont donc un exer­cice de la vélo­cité, au pré­sent. Cela n’enlève en rien le tra­vail de recons­truc­tion du livret depuis le manus­crit, réservé exclu­si­ve­ment au Web. J’ai pensé que cette aven­ture litté­raire en ligne se rap­pro­che­rait peut-être de l’écriture de Paci­fic 231, sorte de calque de la musique savante sur un objet de la moder­nité, ici dans le sens inverse, créée pour, vers une tech­no­lo­gie comme sup­port.
Je tra­vaille donc au fur et à mesure pour livrer ces textes, qui sont des points de vue par­fois abs­traits sur ma connais­sance du monde.

Je chante le soi-même, une simple personne séparée

Walt Whitman

 

La page, le rectangle, l’attente, la physique des mots, la pensée se développant, l’ambiguïté naturelle du langage, syntaxe, paradigme, lutter, rechercher, aller. Est-ce là vérité universelle ?
Est-ce là force en soi-même, en moi-même comme image de lutte, celle qui me pousse à m’étudier ? Lutter, oui.

Tout message est tributaire de l’endroit et du moment où il va vers le lecteur, à cet instant précis. Voix. Échange de propos.
Et exactement : une communication qui se diffère, se reproduit dans l’actualité du liseur.

C’est sans doute répondre à l’angoisse, faire front. Cela me sépare de mon anxiété. L’idée de la mort qui me transforme, chaque jour, devant elle, avec elle.
Je crois que j’ai profité de l’idée de la mort pour en dresser les contours et contrecarrer philosophiquement cette terrible inquiétude.

Désormais, je connais une vérité, une seule peut-être : nudité, nudité de ce qui reste quand l’individu n’a plus rien, est exempt de toutes les fausses vérités, des mensonges.
Donc : ce qui reste.

Deux lectures : l’une profane – celle de toute fiction – et l’autre sacrée – ascensionnelle, certitude sans preuve.

Je suis souvent à vif, intrigué par mes pensées, par ce décours sans cesse où se comptabilisent les voix intérieures, elles aussi sans preuve – refuge, lieu de la vérité, de la certitude – image du soleil qui est peut-être dans sa nature, profondément vide.

Le monde matériel se juge par l’esprit, par ce qui le déborde.

J’oscille, je bascule, je suis étreint, je vais.

Partage.

Aller jusqu’en des cercles de feu, au milieu de ma personne. Moments doubles : exister et se savoir exister.
Être et ne pas être.

didier ayres

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