Une poétique qui dépasse celle de la nature
La nature crée toujours des connexions visuelles en suivant un rythme et faisant jaillir des formes temporaires : Alma Bibolotti les rassemble pour offrir la beauté comme l’absence dans cette suite de prise.
Existe une patiente accumulation de ce qui par effets d’eau frôle, s’enfonce, caresse, griffe, et ne cesse de s’écrire, d’imposer une sûre et tâtonnante fragilité, une murmurante continuité provisoire. Water Haiku fait partie de mon projet d’exploration du langage visuel de la nature dans son état de flux” écrit la photographe.
Par effet de surfaces, parfois abstractives, bouillonne une vie des profondeurs. Rien ne patauge tout devient écriture sur l’encre du lac.
Nous pouvons “lire” de telles images comme d’autres effets de peau plus humaines. Mais le paysage de la Croda da Lago dans les Dolomites est saisi d’abord pour la richesse d’une flore particulière.
Ses tiges parfois s’agitent et se hérissent dans une poétique qui dépasse celle de la nature.
Les profondeurs de nos psychés peuvent trouver là des échos.
jean-paul gavard-perret
Alma Bibolotti, Water Haiku, 2021.
Bain de poésie aimants et plongeons…