Didier Ayres, Cahier Expérience, 11

Les textes qui forment le cahier Expé­rience ont été conçus pour la publi­ca­tion vir­tuelle sur la Toile. Ils sont donc un exer­cice de la vélo­cité, au pré­sent. Cela n’enlève en rien le tra­vail de recons­truc­tion du livret depuis le manus­crit, réservé exclu­si­ve­ment au Web. J’ai pensé que cette aven­ture litté­raire en ligne se rap­pro­che­rait peut-être de l’écriture de Paci­fic 231, sorte de calque de la musique savante sur un objet de la moder­nité, ici dans le sens inverse, créée pour, vers une tech­no­lo­gie comme sup­port.
Je tra­vaille donc au fur et à mesure pour livrer ces textes, qui sont des points de vue par­fois abs­traits sur ma connais­sance du monde.

S’épuiser à cher­cher le secret de la mort

Jean Fol­lain

J’accepte de souf­frir par la page. Elle enno­blit l’action de la vie. Fait équi­libre avec le temps occupé par le reste. Là je me retrouve seul, dans l’amplitude inté­rieure.
Seul. Abîmé dans la soli­tude. Cen­tré sur des heures profondes.

Épui­se­ment musi­cal du voca­bu­laire. Et sa complémentarité.

En somme c’est un exer­cice. Une épreuve. La pas­sion.
Écrire c’est tou­jours autre chose, un autre pas­sage, une autre conduite. Ce tra­vail donne autant qu’il occupe.
D’ailleurs, il occupe le plus clair de mon temps.

Être ou non, être.
Ce tra­vail donc est un appro­fon­dis­se­ment des images uni­ver­selles. Une façon de se sen­tir plu­riel un ins­tant.
Mêlé à de grandes choses : le plai­sir esthé­tique. Vers l’inconnu.

Tâche aveugle en un sens.
S’inscrire quelque part dans le temps, voire dans l’histoire.

De là, la ren­contre pri­mor­diale, cru­ciale avec la voix (la voie) spi­ri­tuelle. Et cette parole (ce che­min) n’existe qu’en rela­tion avec la mort, son déni ou sa louange.
Tout le monde connaît l’impact de la mala­die. Je sais son hori­zon. Sa conti­nuité. Sorte de vie en suspens.

Mon être est occupé par un dis­cours.
Phrase après phrase, énu­mé­rer len­te­ment le contenu d’un texte que je ne connais pas. M’y confondre.
Rap­por­ter de cette exca­va­tion le ver­tige des hautes rumeurs.

Est-ce une ques­tion d’écoute ? d’attention par­ti­cu­lière ? de créa­tion d’un rythme ?
Se figer sur le pré­sent, qui n’est que tran­si­tion, allant d’un état vers un autre ?

Le des­tin. L’innommable.
La luci­dité. Le cœur.

didier ayres

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