Didier Ayres, Cahier Expérience, 8

Les textes qui forment le cahier Expé­rience ont été conçus pour la publi­ca­tion vir­tuelle sur la Toile. Ils sont donc un exer­cice de la vélo­cité, au pré­sent. Cela n’enlève en rien le tra­vail de recons­truc­tion du livret depuis le manus­crit, réservé exclu­si­ve­ment au Web. J’ai pensé que cette aven­ture litté­raire en ligne se rap­pro­che­rait peut-être de l’écriture de Paci­fic 231, sorte de calque de la musique savante sur un objet de la moder­nité, ici dans le sens inverse, créée pour, vers une tech­no­lo­gie comme sup­port.
Je tra­vaille donc au fur et à mesure pour livrer ces textes, qui sont des points de vue par­fois abs­traits sur ma connais­sance du monde.

À cha­cun aussi ce visage invi­sible reflé­tant « ce dont on ne parle pas ».

Tomas Trans­trö­mer


Est-ce divi­sion ? Est-ce cou­pure ? Croire tend à conser­ver, à relier, à l’harmonie per­pé­tuelle. Quelle est donc la faculté de cou­per ?
Juste le regard vers soi qui éta­blit dès lors une dis­tance, une coupure.

Le sujet est par essence double : pen­sée et action, chair et intel­lec­tion, orga­ni­cité et spi­ri­tua­lité.
Le pré­sent de même puisque l’on passe de soi vers l’autre, de son pré­sent au pré­sent uni­ver­sel. Être est un apprentissage.

Ce qui indique un pacte, une alliance, que l’écriture domes­tique. Car fina­le­ment, rien n’existe, tout est fan­to­ma­tique, gazeux. Le monde est une inter­pré­ta­tion. Ce qui a été dis­pa­raît, ce qui est n’existe pas puisque le pré­sent s’évapore, et ce qui advient est sup­po­si­tion.
Donc, le temps est fluide et s’appuie sur une cos­mo­gra­phie glo­bale. Rien de plus.

Il faut enle­ver, reti­rer, res­ser­rer, ce qui a pour but un même des­sein, un même fon­de­ment, une même nature.
Pour moi, rien ne se retranche entre la lettre et l’esprit de la lettre, les deux s’épaulant, tan­guant dans une vérité intégrale.

Toute­fois, l’obscurité est par­fois un refuge. Un repli. Là où s’abrite la richesse du mys­tère.
Sa voix. Noir­ceur qui se justifie.

Silence là au centre de l’existence, comme une image mutique et ainsi, d’autant plus forte.

Et puis l’esprit a des cycles, des périodes, des époques. Il est rela­tif. Mais je sais le lieu for­clos de la pen­sée au milieu du néant. Son esprit. Sa flamme.
Main­te­nue à l’extérieur par énigme, énigme légè­re­ment dif­fuse. Flamme immatérielle.

Véri­tés, pas­sages vides.

L’autre. Le pro­chain. L’aubain. Le semblable.


E
st-ce le jeu du visage qui, dans son tra­vail des sour­cils, les­quels faci­litent la com­mu­ni­ca­tion fine des évé­ne­ments rela­tifs à l’être humain, est l’emblème de notre état de créa­ture ?
Ou bien, défi­ni­ti­ve­ment, le mys­tère per­siste, les véri­tés pas­sant, même sous le masque du visage.

Miroir. Conscience infuse. Ici dans la pierre. Ici dans les eaux.

didier ayres

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