Laurence Courto, Du minéral au végétal (exposition)

Au-delà des marges admises

Pour Lau­rence Courto et depuis le début de sa propre his­toire avec la pein­ture, celle-ci plus qu’une sur­face à recou­vrir devient sou­vent une peau à grat­ter.
Il s’agit de faire suin­ter de ses “rou­geurs” et ses “bleus” une patho­lo­gie de l’être, du monde et de l’image elle-même.

L’artiste ne cesse de ren­ver­ser les prin­cipes mêmes de la pein­ture. C’est tou­jours une affaire très com­plexe, expé­ri­men­tale et néces­sai­re­ment évo­lu­tive qui joue sur le contraste entre les lacé­ra­tions (traits et courbes) et les plages de cou­leurs afin qu’émanent une mou­vance et un rayon­ne­ment..
Tout est arti­culé de manière ryth­mique. Un jaune dense n’existe que par ce qui le zèbre.

L’image se crée dans l’action réci­proque entre les pans de cou­leurs et les lignes. Lau­rence Courto rap­pelle l’Âge d’or de l’art. Et ce, en pas­sant d’une pein­ture rupestre à des créa­tions neuves où le miné­ral et le végé­tal retrouvent toute leur acti­va­tion.
L’artiste, une nou­velle fois, ne mâche en rien le tra­vail d’interprétation.

D’où l’attrait d’une oeuvre qui ques­tionne, qui prend à bras-le-corps la matière, tou­jours dans une idée neuve du désir de faire. Res­tent tou­jours des formes qu’un mou­ve­ment et un souffle a dépay­sées au-delà des marges admises.
Et si le sup­port est une terre pro­mise, Lau­rence Courto est la seule à l’aborder ainsi.

jean-paul gavard-perret

Lau­rence Courto, Du miné­ral au végé­tal, Hotel Mar­ron de Meillon­nas, Bourg en Bresse, octobre 2021.

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