“Paysages” et regards
A priori les approches picturale et photographiques d’Anne-Laure Blanc et Cendrine Genin semblent paysagères. Pourtant, ni l’une ni l’autre sont paysagistes.
La seconde à sa manière est portraitiste, la première entraîne là où la phénoménologie des lieux tend vers une sorte d’abstraction.
Dans les deux cas l’émotion prime. Nous somme plongés non devant mais en un espace où sont restitués divers types de frémissements pour dégager sous la carapace du visible ce qui demeure caché.
D’où deux expériences physiques d’une forme de paradoxale intimité.
A travers divers médiums tout est affaire de regard. Il se transforme en allusions qui rendent les visiteurs complices de ce qui leur est donné à partager s’ils consentent à un certain abandon face à de telles reconfigurations, parfois de l’infime et souvent de l’éphémère. Revient à la surface ce que la mémoire comme l’imagination des deux artistes recréent dans des versions du réel où le moindre peut générer un soupçon d’éternité au fil du temps.
Nous pouvons céder à la tentation de n’être pas grand chose là où les deux artistes saisissent visions et scansions insolites où il est bon de dériver. C’est comme si Anne-Laure Blanc & Cendrine Genin n’étaient jamais lassées de voir des oiseaux blancs s’envoler de leurs aisselles.
Leurs images permettent de rêver ou de méditer par de telles visions.
jean-paul gavard-perret
Anne-Laure Blanc & Cendrine Genin, la première, la dernière, parfois…, Galerie L’Antichambre, Chambéry, du 8 au 22 octobre 2021.