Homo Spatius — Designers de l’espace (exposition)

De l’homo sapiens à « l’homo spa­tius », l’Humanité n’a cessé de par­tir à la conquête du monde
Les traces des roues des rovers sur la Lune et sur Mars suc­cèdent à l’empreinte de Neil Arm­strong. Elles ren­voient aux traces de pas des hommes dans les grottes mag­da­lé­niennes et nous rap­pellent que, rêve d’ailleurs, curio­sité ou ambi­tion ter­ri­to­riale, les êtres humains n’ont cessé de se déployer sur des bio­topes tou­jours plus variés et de déve­lop­per à cette fin des connais­sances et des outils.
Aujourd’hui, les nou­veaux ter­ri­toires sont au-delà de notre pla­nète Terre. En col­la­bo­ra­tion avec le Centre natio­nal d’études spa­tiales (CNES), la Cité du design s’intéresse aux enjeux du design pour une tran­si­tion vers un nou­vel âge spatial.

Croi­se­ments des épo­pées
Sans par­ler d’une pré­his­toire du design, l’outillage pré­his­to­rique se révèle à l’étude — par­fait dans sa forme fonc­tion­nelle, com­plexe dans son éla­bo­ra­tion, maî­trisé dans la qua­lité du maté­riau et indé­nia­ble­ment esthé­tique.
L’exposition explore les croi­se­ments de ces deux épo­pées qui se nour­rissent l’une l’autre, avec des périodes de plus grande inten­sité. Le bas­cu­le­ment dans les temps modernes donne ainsi lieu à un foi­son­ne­ment où l’on croise des astro­nomes aven­tu­riers, des scien­tifiques lit­té­ra­teurs, des arti­sans inven­teurs. Là, se construisent un désir col­lec­tif qui hérite des exploits encore récents du sec­teur mari­time, un stan­dard des formes et des images et une explo­ra­tion de l’univers qui pré­pare le voyage et débouche sur les grands obser­va­toires spa­tiaux actuels. Dès lors, lit­té­ra­ture, cinéma, parcs d’attraction seront des vec­teurs effi­caces de sou­tien aux aspi­ra­tions humaines vers l’espace.

L’exploration spa­tiale par le prisme du design
La Cité du design, en col­la­bo­ra­tion avec le CNES, s’intéresse à l’exploration spa­tiale par le prisme du design. Davan­tage que de par­ti­ci­per au défi scien­tifique et tech­nique que repré­sente cette aven­ture spa­tiale, c’est avant tout une aven­ture humaine, un âge civil de l’espace dans les­quels les desi­gners auront un rôle à jouer. En effet, le design ne donne pas seule­ment forme aux choses, il prend le monde et ses muta­tions comme sujet.
Le design ins­crit sa marque évi­dente dans la ques­tion de l’habitat qu’il soit spa­tial ou ter­restre. Durant le Space Age, les archi­tectes envi­sa­ge­ront de nou­velles uto­pies urbaines, connec­tées, éphé­mères ou flot­tantes. Dans l’ambiance d’optimisme que génèrent les récentes prouesses spa­tiales, les formes des desi­gners se libèrent grâce à l’apparition de nou­velles matières. Enfin, la pré­sente décen­nie apporte un double élan : celui de la pré­pa­ra­tion à une ins­tal­la­tion durable et élar­gie de l’homme en orbite, sur la Lune ou sur Mars, et celui du retour du spa­tial vers la Terre notam­ment en lien avec les enjeux cli­ma­tiques. De quoi dyna­mi­ser encore une inter­ac­tion désor­mais sécu­laire. Du pro­pul­seur au lan­ceur, du téles­cope au satel­lite, du sca­phandre à la ville et au mobi­lier, l’exposition esquisse un par­cours jumelé qui enchante et inquiète, et nous trans­porte dans les champs de la science, du design et des imaginaires

Une scé­no­gra­phie comme un voyage dans le temps et l’espace
L’exposition se découvre dans une confi­gu­ra­tion en enfi­lade où se suc­cèdent cinq salles thé­ma­tiques, aux fron­tières poreuses entre design, art, sciences, archi­tec­ture, fiction et pros­pec­tive. Ins­pi­rée tout à la fois par le Vel­vet and Silk Cafe de Lilly Reich et Lud­wig Mies van der Rohe (1927) et le par­cours de Her­bert Bayer pour l’exposition Road to vic­tory (1942), la scé­no­gra­phie conçue pour accueillir ces cinq par­ties se veut simple, forte et por­teuse de sen­sa­tions, ména­geant pers­pec­tives et sur­prises.
Le par­cours est struc­turé par de longs et hauts rideaux brillants et colo­rés, alter­nant ambiances sombres et lumi­neuses. Aux matières et cou­leurs de l’univers spa­tial, doré et argenté, s’ajoutent des nuances de bleu, cuivre et jaune puis­sants, évo­quant abîmes de l’océan, ciels ou atmo­sphères de pla­nètes fan­tas­mées. Au sein de ces aplats colo­rés et scin­tillants, les pièces et docu­ments ras­sem­blés dans l’exposition sont dis­po­sés sur des construc­tions tri­di­men­sion­nelles, à la manière des Archi­tec­tones de Kasi­mir Male­vitch (années 1920). Consti­tués par l’agencement de briques creuses, ces volumes ren­voient lit­té­ra­le­ment à la terre tout en expri­mant les notions d’élancement et de cosmique.

Au fil du par­cours, les briques creuses se trans­forment ponc­tuel­le­ment en frag­ments et pous­sières d’un pay­sage spa­tial. L’exposition est mise en lumière par une suc­ces­sion de lustres dont les formes empruntent à la géo­mé­trie des satel­lites : les pan­neaux solaires deviennent pan­neaux LED et les lustres flottent dans l’exposition tels des véhi­cules spa­tiaux prêts à se poser.

Le ver­nis­sage de l’exposition aura lieu le 2 novembre 2021

Homo Spa­tius
03/11/2021 > 30/01/2022

La pla­tine – Cité du design
3 rue Jave­lin Pagnon
42000 Saint-Etienne
www.citedudesign.com

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