Sur le dôme laiteux des mythologies
L’exposition retrace comment, après de multiples périples dans les mers de sables, des corbeaux rouges du désert tunisien guidèrent l’artiste– en laissant tomber de petits cailloux — vers des sites néolithiques. Ils le rapprochèrent des quêtes de Malcolm Lowry et de Pérec.
Memento du désert devient ainsi le témoignage le plus poétique et habité sur de tels lieux à travers collages, dessins et autres objets.
S’en dégagent des vérités premières et les lieux d’une identité primitive loin de tout effet d’exotisme. Fouillant les traces de son passé ou reprenant des témoignages plus récents, Marcel Miracle donne à l’âme des visages oubliés et des idiomes perdus entre traces vives ou défuntes et loin de tout symbole d’imposture.
En rien sophiste ou rhéteur, le créateur sait qu’il faut s’éloigner des brouhahas du monde pour le comprendre là où tout un langage se fabrique. Il le montre dans cette exposition où, en bonus, il lira deux de ses manuscrits : “L’énigme du déploiement” et “Récits de la ville d’Hur”.
M. Miracle rappelle que nous ne sommes jamais plus immenses que sur le dôme laiteux des mythologies et celui plus ocre des déserts.
Jean-Paul Gavard-Perret
Marcel Miracle, Memento du désert, Galerie LigneTreize, Carouge-Genève, du 4 septembre au 16 octobre 2021.