A l’heure où un amour classique chavire, une femme s’essaye à une expérience aussi clandestine que canine. Ne manquant pas de mordant, elle est des plus obscènes mais en rien pornographique car Léo Barthe (aka Jacques Abeille) raconte et décrit, très élégamment, les pulsions sexuelles qu’une femme éprouve.
Des pulsions qu’elle va aussi chercher aux creux de son enfance et même au plus profond de la condition humaine.
Surgit une “leçon” de tolérance, et de liberté transgressive. Celle qui trouve le plaisir dans des pratiques différentes. Comme l’écrit le narrateur : « La liberté est une provocation » au moment où les préjugés et les condamnations que les autres profèrent continueront à essaimer.
Mais qu’importe. Le mal est fait. Et bien fait.
Sans limiter le sexe à une comédie frivole et vaine, Barthe énonce des vérités sulfureuses. Le groin canin sert d’exaltation mais ce qui arrive peut soudain posséder plus d’esprit et de surprise que d’habitude.
Les mots “s’enrobustent” de vigueur sans baver : ils font mouche puis se cassent.
Jusqu’à une chute qui ne sera pas finale. Bien au contraire.
Preuve que les penchants les plus bizarres ne sont pas forcément capricieux.
jean-paul gavard-perret
Léo Barthe, L’animal de compagnie, La Musardine, Paris, 2021.