Emmanuel Laugier, Poèmes du revoir américain

Culti­ver l’absence

Les Poèmes du revoir amé­ri­cain ras­semblent de nota­tions visuelles pré­cises, immé­diates, mais livrées rétros­pec­ti­ve­ment dans un trans­fert, d’un conti­nent à l’autre.
Elles accom­pagnent le déploie­ment de l’espace qui se glisse dans l’ouverture du pay­sage, en lente décan­ta­tion, dans la sen­sua­lité du corps et des couleurs.

Fermes rouges en bois, routes inter­mi­nables, gobe­lets de pierre :  tout est saisi de tor­peur dans un road-poème qui avance au ralenti, entre autres, vers le corps des femmes.
Mais il y aussi les hommes au tra­vail qui deviennent dans l’effort comme des “sacs tas­sés dans l’espace de la respiration”.

Existe éga­le­ment des visions pic­tu­rales de sil­houettes dans aéro­ports et super­mar­chés jusqu’à se perdre dans l’extase d’une sen­sa­tion que le voya­geur a éprou­vée et qui, peu à peu, se dis­sout mais que le poème retient.
C’est une manière de culti­ver l’absence, remuer des sou­ve­nirs et s’émouvoir de la beauté d’un tel passé moins simple que recomposé.

jean-paul gavard-perret

Emma­nuel Lau­gier, Poèmes du revoir amé­ri­cain, Unes Edi­tions, juin 201, 76 p. — 16,00 €.

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