Cazenove &William, Wat – t.01 : “La fée qui avait perdu ses ailes”

Une série qui débute fort bien !

Caze­nove et William, les créa­teurs des Sis­ters, une série ins­pi­rée des facé­ties des deux fillettes de William, pro­posent une nou­velle héroïne évo­luant dans l’univers fée­rique.
Wat est une fée des villes. Elle fait équipe avec Dorg, un troll des égouts.

Wat, une jolie fée du type Clo­chette, accom­pa­gnée de Dorg doit inter­ve­nir pour qu’un affreux gamin ne devienne pas un adulte épou­van­table. Son frère fait irrup­tion dans la pièce en rabat­tant la porte et assomme Wat. Elle gît sur le sol, le gar­çon pose le pied sur ses ailes qui s’arrachent quand elle veut se déga­ger. Dorg et elle sont repé­rés par les deux affreux. Ils peuvent fuir, Dorg ayant récu­péré les ailes. Ils doivent trou­ver Pruine, la seule fée qui peut remettre ses ailes à Wat. Mais, elle vit dans la forêt, un lieu que Wat déteste.
C’est en essayant de négo­cier avec les fées gar­diennes, que les ailes de Wat, libé­rées se plantent dans le dos de Dorg. Lorsque Pruine arrive, avant qu’elle ait le temps de sai­sir la situa­tion, elle est enle­vée par les Unsee­lies, des fées démo­niaques. Com­mence alors, pour Wat et Dorg, une quête épique pleine de sur­prises, de dangers…

Les auteurs fondent l’animation de leur écrit sur le déca­lage d’univers pour l’héroïne qui ne sup­porte pas la cam­pagne, la nature, et sur la dif­fé­rence entre cette petite fée ayant été éle­vée aux gaz d’échappement et l’énorme mais pataud troll. Les auteurs mul­ti­plient les trou­vailles, les gags et les retour­ne­ments de situa­tion.
Ils entourent leur couple de héros d’une belle gale­rie de per­son­nages au poten­tiel soit cocasse soit funeste. Entre Aphé­lie, une fillette de six ans en appa­rence mais : “…six siècles de carac­tère de cro­tale en réa­lité.” ou ces Unsee­lies, ces cra­pules qui veulent sou­mettre le peuple de la forêt et…

C’est drôle, plein de trou­vailles. Les dia­logues pétillent avec, entre autres, des insultes fleu­ries échan­gées cou­ram­ment entre les pro­ta­go­nistes. En fin de cha­pitres, en bas de page, un car­touche donne une sen­tence sous forme de maxime en lien avec l’intrigue et les actions qui viennent de se dérou­ler. Le récit se pour­suit dans tout l’album. Ce n’est plus une suc­ces­sion de gags sur une ou deux pages.

William, qui cos­cé­na­rise et assure le des­sin des Sis­ters, assure celui de Tizombi. Il garde son crayon pour offrir un des­sin superbe avec un trait léger, pré­cis, impul­sant beauté et dyna­misme tant pour les per­son­nages que pour les décors qui les envi­ronnent. Son trait fin, tra­vaillé fait mer­veille. Il soigne les acces­soires et insère dans ses vignettes des clins d’yeux, des détails tru­cu­lents.
La qua­lité du des­sin est rehaus­sée par la belle mise en cou­leurs d’Élodie Jac­que­moire qui joue avec des teintes déli­cieuses pour éclai­rer les planches.

Ce pre­mier tome est une belle réus­site tant pour le récit aux mul­tiples péri­pé­ties nar­rées d’un ton pétillant que pour un gra­phisme de qua­lité.
Le tout laisse augu­rer une suite qui pro­met d’être attractive.

lire un extrait

serge per­raud

Caze­nove (scé­na­rio), William (des­sin), Élo­die Jac­que­moire (cou­leurs), Wat – t.01 : La fée qui avait perdu ses ailes, Bam­boo Édi­tion, avril 2021, 48 p. – 10,95 €.

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Filed under Bande dessinée, Jeunesse

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