Le Cahier est issu d’un moment d’écriture qui a pour support un cahier Conquérant de 90 pages à petits carreaux; il est manuscrit jusqu’au moment où je l’écris de nouveau , cette fois-ci sous la forme d’un texte.
J’y prône la possibilité donnée à l’écrivain de, tout en parlant de lui, tenir un discours pour autrui.
J’aime la forme “je”, qui a des principes d’identification auxquels je prête foi.
Dernier fragment tiré du Cahier
Je ne justifie rien de compositionnel dans l’enlacement de l’écriture et du monde spirituel, car l’un et l’autre peuvent coexister longuement sans interférences notables.
Chacun des deux pouvant composer en lui-même assez de matière et se détacher sur le fond.
Écrire comme activité ne se calque pas sur le travail de la prière, celle-ci conçue comme seul contact autorisé où se mêlent spiritualité et formule d’épithètes. Plus généralement, il faut pénétrer les cercles intérieurs, sachant qu’aller vers un endroit métaphysique se décrit comme une forme ascensionnelle.
Quelque chose comme une sorte d’épée transperçant la masse critique de l’entendement, pour regagner le rêvé. Double expression de soi : le rêve/le fantôme/le père et l’écriture/la présence/la filiation.
Deux lignes claires où se répartir l’objet métaphysique. Vérité/âme. Langage/existence. Correspondre/être-là. Coupure/épissure. Divinité/monde mondain.
Rôle de la pensée. Celui de rassembler.
D’augmenter. De croître.
Clarté.
Didier Ayres