Par l’histoire de sa “petite”, Céline Walter ne fige rien. Les moyens du rêve permettent dès lors de finaliser l’existence du moins en ses prémices.
Et ce, au nom d’une mère et d’autres “dames”.
Celle qui ne cesse de tomber, progressivement va trouver le bon point de chute dans une prose poétique où sourires et soupirs étouffés se mêlent. Ce qui semblait éteint renaît — comme l’héroïne elle même — par une exploration des îles intérieures qui flottent dans un temps qu’il faut quitter.
A la déréliction, la petite fille préfère l’imagination. Elle crée une perspective de sauvetage et de vie sans pour autant renier les présences premières en passant du blanc de lait au vert des forêts des songes. A savoir celles qui tirent par les pieds ou la tête.
Mais dans l’écart que crée une telle fantasmagorie (ou presque), elles ne pèsent plus sur l’état des sensations et des sentiments.
Existent — au delà de la “chute” — remontée et renaissance.
jean-paul gavard-perret
Céline Walter, Peau de lait, éditions du Cygne, Paris, 11 mars 2021, 56 p. — 10,00 €.