Jean-David Morvan & Rey Macutay, Ravage — tome 3/3

Chute de civi­li­sa­tion et dictature

Un cata­clysme a privé l’humanité de ses tech­no­lo­gies. Les sur­vi­vants sont retour­nés à un état pri­mal où la force mus­cu­laire et les armes de poing per­mettent de survivre.

Fran­çois, un jeune homme, est à la tête d’un petit groupe qui a décidé de quit­ter Paris pour le sud de la France. Ils che­vauchent des motos. Fran­çois, en arri­vant en vue d’une unité de pro­duc­tion de cycles, veut s’affranchir de la néces­sité de se four­nir en car­bu­rant. Ils déferlent sur des gar­diens, en tuant un cer­tain nombre au pas­sage. Puis, il fait char­ger, dans le camion qui a le réser­voir le mieux rem­pli, des bicy­clettes. Mais, ils sont pour­sui­vis par les gar­diens sur­vi­vants. En fai­sant un bar­rage avec les motos, en cre­vant les réser­voirs et en enflam­mant le car­bu­rant, ils échappent à leurs pour­sui­vants.
Lors du bivouac du soir, Fran­çois se heurte à un dif­fé­rend quant à la pour­suite de leur périple. La majo­rité veut conser­ver le camion comme abri alors que lui pré­co­nise de l’abandonner pour pour­suivre leur route à vélo. S’ils veulent conti­nuer selon leur sou­hait, il leur faut trou­ver un autre chef…

L’idée du cata­clysme qui détruit les fon­de­ments d’une civi­li­sa­tion a tou­jours été très pré­sente dans l’imaginaire humain. Les causes de ces des­truc­tions sont diverses et variées, que celles-ci soient à l’initiative d’un dieu comme avec les déluges, qu’elles soient l’œuvre des hommes eux-mêmes avec, par exemple, des explo­sions ato­miques, la pol­lu­tion ou qu’elles émanent d’une menace phy­sique hors de contrôle comme la chute d’un énorme météo­rite dans le golfe du Mexique.
Comme dans le roman, Jean-David Mor­van s’attache à suivre les péré­gri­na­tions d’un groupe d’individus dirigé par celui qui s’instaure comme chef et qui va, très vite, ne pas sup­por­ter la contra­dic­tion. Le scé­na­riste inter­roge sur les liens entre com­man­de­ment et auto­ri­ta­risme, le fait d’exercer le pre­mier amène-t-il presque tou­jours le second ? Les exemples d’une telle évo­lu­tion sont nom­breux et à tous les éche­lons sociaux.

Mais, si quelques thèmes du roman sont res­pec­tés, Jean-David Mor­van prend des liber­tés avec l’œuvre de René Bar­ja­vel pour déve­lop­per ceux qui semblent avoir sa pré­fé­rence comme les rap­ports entre les indi­vi­dus, la tech­no­lo­gie futu­riste et l’expérimentation sur l’humain…
Rey Macu­tay est un des­si­na­teur phi­lip­pin qui a tra­vaillé pour des stu­dios d’animation de Manille. Il a abordé la publi­cité avec des story-boards de spots pour la télé­vi­sion. En France, aux édi­tons Glé­nat, on lui doit la mise en images d’un album sur Jau­rès, cette grande figure du vrai socia­lisme. Pour Ravage, il assure un des­sin réa­liste, riche en décors détaillés. La cou­ver­ture illustre une situa­tion qui est res­tée inexploitée.

Ce troi­sième tome clôt la série avec un dénoue­ment lapidaire.

serge per­raud

Jean-David Mor­van (scé­na­rio d’après le roman épo­nyme de René Bar­ja­vel), Rey Macu­tay (des­sin) & Wal­ter (cou­leurs), Ravage – tome 3/3, Glé­nat, coll. “24x32”, mars 2021, 48 p. – 13,90 €.

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