Le destin de deux légendes de l’Ouest américain
Après un premier tome consacré essentiellement à la jeunesse de Martha Cannary, celle qui entrera dans la légende de la conquête de l’Ouest américain sous le nom de Calamity Jane, ce second volet permet de faire connaissance avec une autre légende, Wild Bill Hickok. Ce dernier a parcouru les mêmes territoires pendant la même période.
Cependant, entre la réalité et les diverses versions qui en ont été données, il est difficile de cerner la vérité profonde quant aux parcours de ces deux personnages. Cette situation autorise alors de mêler ce qui semble véridique à des scènes, des faits de fiction. Et Thierry Gloris ne se prive pas de cette possibilité donnant à son récit au plus près de la vérité ce qui nous est parvenu des us et coutumes du Far West. Il expose la dureté de l’époque dans ces régions en cours de peuplement par des Blancs, ceux-ci repoussant les occupants ancestraux. Il multiplie avec maestria les péripéties en restant au plus près de la véracité.
Au Nebraska, un homme se présente sur le chantier de construction d’un pont de chemin de fer. Il s’enquiert de la présence d’un homme auprès de trois vigiles. Ceux-ci répondent qu’il s’agit de leur patron, qu’il est très occupé. Mais James Hickok, le chasseur de primes, ne veut personne entre lui et sa proie. Des coups de feu s’échangent, des hommes tombent. Il s’empare du coupable et lui fait donner le nom de son complice.
Depuis six mois, Martha Cannary a revêtu l’uniforme nordiste en cachant sa féminité. Elle fait partie d’une petite troupe en route pour Fort Kearny afin de renforcer les effectifs car les tribus indiennes sont nerveuses.
Hickok a promis à une petite fille, qu’il a découverte près du cadavre de son frère, de tuer les assassins de sa famille. Il lui en reste un à retrouver.
Les soldats qui poursuivent leur route sont attaqués. Jane est restée en vie parce que dans sa lutte avec un guerrier, celui-ci lui a arraché sa tunique et dévoilé un sein. Elle est prisonnière de Beau Cerf mais il n’ose l’approcher , craignant qu’elle ne soit un esprit et…
Le graphisme est l’œuvre de Jacques Lamontagne. Et en parlant d’œuvre, on est face à de véritables tableaux tant le trait est précis et la couleur minutieusement posée. Avec un dessin si vrai, rejoignant presque les peintres hyperréalistes tels Juan Medina ou Roberto Ferri, le créateur donne une richesse d’éléments tant dans les accessoires que dans les décors. Chaque planche est fouillée. Il faut s’attarder, scruter les vignettes pour se régaler des détails.
L’ensemble de l’album est splendide, que ce soit pour la posture des personnages, leurs expressions, ou pour la flore, la faune. Rien n’est négligé.
Ce second tome clôt un premier cycle. Mais la bonne nouvelle est l’annonce d’un second diptyque qui promet, à n’en pas douter, le même bonheur de lecture.
serge perraud
Thierry Gloris (scénario) & Jacques Lamontagne (dessin et couleurs), Wild West – t.02 : Will Bill, Dupuis, mars 2021, 56 p. – 14,50 €.