Kerwin Spire, Monsieur Gary

Roman du romancier

Kerwin Spire écrit une superbe fic­tion ins­pi­rée de près par un épi­sode essen­tiel de la vie de son héros grâce aux docu­ments inédits qu’il a eu en sa pos­ses­sion. La fresque est autant celle d’un épi­sodes clé du sur­doué et insa­tis­fait de la vie de Gary que celle de la Los Angeles à son zénith.
Boos­tée par la guerre, l’usine à rêve est deve­nue la manu­fac­ture d’images déjà mon­dia­listes. Et c’est dans ce décor que Romain Gary sort de l’Europe et ses miasmes et trouve en Cali­for­nie un réser­voir de liberté.

Le res­capé et héros de la Seconde guerre mon­diale, tou­jours atten­tif à ce qui s’est passé dans les ter­ri­toires nazi­fiés, reste le reli­quat d’une fra­trie muette n’ayant en fin de compte à don­ner vie à la vie même si ses livres res­te­ront gra­vés des mélan­co­lies les plus pesantes et des déchi­re­ments dont ils devien­dront les rap­pels et les cica­trices.
Le livre de Spire n’en est pas exsangue puisque tout se ter­mine avec le divorce avec Jean Seberg et le retour en France. C”est comme si se refer­mait une paren­thèse plus ou moins mer­veilleuse — et plu­tôt plus que moins — au moment où, ayant “cris­tal­lisé sur le plan humain mais aussi lit­té­raire” (écrit Spire), un nou­vel épi­sode s’ouvre à Gary.

Celui qui ne s’estimait dans la Cité des Anges que de pas­sage est décrit par son “bio­graphe roma­nesque” in situ, à la fois du dedans et du dehor .
Le livre per­met de mieux com­prendre le coeur de l’homme comme celui des USA et plus géné­ra­le­ment de la poli­tique et ce, entre Khroucht­chev et Mary­lin, l’Hollywood Bowl et Lau­rel Canyon.

jean-paul gavard-perret

Ker­win Spire, Mon­sieur Gary,  Gal­li­mard, Coll. Blanche, Paris, 8 avril 2021, 324 p. — 20,00 €.

2 Comments

Filed under Romans

2 Responses to Kerwin Spire, Monsieur Gary

  1. Villeneuve

    Thèse d’un doc­to­rant . Texte ensei­gnant mais ennuyant .

  2. Mousli

    C’est d’avec Les­ley Blanch qu’il divorce… et seule­ment en 1963… soit deux ans après avoir été mis en dis­po­ni­bi­lité des Affaires étran­gères…
    Vous devriez relire… n’oubliez pas qu’il vient de pas­ser 2 ans à New York aux Nations Unies.… il a eu le temps de digé­rer les « miasmes de la guerre »…

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