Giacomo, l’enfant de la Cité

Les say­nètes drôles et pathé­tiques du quo­ti­dien d’une Cité des années 60

Gilbert Ponté monte ici un spec­tacle popu­laire tiré des élé­ments de sa propre vie.
Il s’agit pour lui d’évoquer à tra­vers son enfance de jeune immi­gré ita­lien dans une cité ouvrière l’existence tru­cu­lente et lyrique de toute une com­mu­nauté d’hommes réunis par la même volonté de fuir la misère et de s’inventer une vie neuve, loin du pays.

Avec éner­gie et pas­sion, l’acteur-auteur inter­prète, seul sur scène bai­gnant dans l’ambiance nos­tal­gique qu’installent la musique et la lumière, une une gale­rie de figures tirées du passé qui sont autant de types sociaux mais gardent néan­moins une dimen­sion uni­ver­selle. Ce seront d’abord les membres de sa propre famille : Luigi et Maria, ses parents, ainsi que lui-même ; ce seront aussi le couple un peu fou et sym­pa­thique de la lubrique Lucette et du san­guin et jaloux Rocco, l’anarchiste Mon­sieur Fer­ra­cioli, l’inquiétante famille Bou­ba­ker ou encore Iboun, le Noir afri­cain rigo­lard de la Cité…
Autant de per­son­nages tra­ver­sés par la poé­sie, par la fougue, grâce aux­quels l’interprète, plein d’une naï­veté tou­chante, réin­vente un passé popu­laire avec dynamisme.

Notons que l’indéniable pas­sion qui anime l’acteur dans sa démarche de résur­rec­tion du passé s’accompagne par­fois d’une pré­ci­pi­ta­tion dans le jeu qui empêche de don­ner vrai­ment vie et rythme, de façon équi­table, à tous les per­son­nages. De plus, la gale­rie des per­son­nages et situa­tions n’évite pas tou­jours l’écueil du cli­ché et aurait gagné à se res­ser­rer autour, non pas d’une trame — la vie quo­ti­dienne n’en a pas, encore qu’il s’agisse de l’aventure de migrants qui après tout vont déci­der de s’installer défi­ni­ti­ve­ment dans un pays qui devait n’être qu’une étape -, mais au moins d’un per­son­nage. L’ensemble tente de se ras­sem­bler certes autour d’un groupe cen­tral — la famille de Gia­como — et d’un regard — celui de l’enfant — sans que tou­te­fois on sache, non pas avec cer­ti­tude car le théâtre se doit de nous sur­prendre, mais confiance, où l’on va.

Un moment de ten­dresse popu­laire certes inégal, mais tou­chant tout de même.

samuel vigier

Gia­como, l’enfant de la Cité
Mise en scène :
Sté­phane Aucante
Avec :
Gil­bert Ponté
Scé­no­gra­phie :
Gilles Teys­sier
Lumières :
Kosta Asma­nis
Conseiller musi­cal :
Richard Gili

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