Christian Laborde, dans son livre de “géographie”, bat la campagne et la ville sous forme d’abécédaire.
C’est un bon prétexte pour des divagations poétiques et des anecdotes musicales, cyclistes, historiques, littéraires là où Edith Piaf côtoient Francis Ponge et où se croisent Bashung et Nougaro, “phare” baudelairien de Laborde.
Existent parfois des considérations assez brillantes — sur les “bulles” par exemple — et leurs divers avatars au fil du temps.
L’auteur s’y fait brillant et incisif et ce, dans un appel à la forêt pour sauver nos contemporains bardés d’agendas électroniques et de sushis.
Parfois, les textes sont plus courts, illustratifs, faits pour le mot d’esprit même si chaque fois l’auteur sait dénicher ce qui pèche dans la postmodernité.
A la gare d’Avignon TGV par exemple, sans odeurs, sans rumeurs et où les arbres sur le parking refusent de pousser.
Bref, pour celles et ceux qui le connaissent, c’est du Laborde dans le texte. La vie gambade même lorsqu’il s’agit d’attendre un co-voiturages.
Il y a aussi quelques chansons avec “la java des costauds du bec” — entendez les piverts, il y a des rues, des rues, des rues et aussi des paysages à ne pas manquer : entre autres “le bosse douce d’Ousse” là où l’auteur pédale “dans un bain de mousse” mais jamais dans la choucroute.
Choses vues, lues, entendues et vécues sont autant de motifs que ne peuvent que saluer les bons entendeurs d’une écriture savoureuse et dont les grelots tintinnabulent mais sans jamais chérir la moindre nostalgie.
Peuvent, en dépit du Covid, s’y espérer des noces à venir, des tours de France et des matchs de Rugby, sport que l’auteur prend néanmoins pour plus intelligent qu’il ne l’est vraiment.
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jean-paul gavard-perret
Christian Laborde, Le bazar de l’hôtel de vie, Le Castor Astral, Montreuil, avril 2021, 160 p. — 16,00 €.