Iegor Gran, La Marche du canard sans tête

Paro­die superfétatoire

Iegor Gran semble avoir trouvé un fonds de com­merce dans la réa­lité du moment.
Elle est deve­nue une pâture non seule­ment pour les chaînes d’info mais pour les auteurs en mal d’inspiration ou ceux qui par les mots veulent lais­ser croire à leur pré­hen­sion critique.

Avec Ces cas­se­roles qui applau­dissent aux fenêtres -  il y a 6 mois — sur la crise sani­taire pan­dé­mique, Gran avait tiré une  sub­stan­ti­fique moëlle en prou­vant qu’un tel temps d’incurie fai­sait res­sor­tir nos défauts, nos fai­blesses et lâche­tés.
C’était bien vu et drôle.

Mais cette réci­dive est beau­coup moins pro­bante. Sou­li­gner l’impéritie du pou­voir poli­tique, son impro­vi­sa­tion tient plus d’une émis­sion de débats à la “CNews” et ses mises en pièces. L’auteur reprend des idées qui s’entendent par­tout.
Sa mise en pièce est facile et il est vain de repro­cher le fait qu’il vaut mieux — par exemple — fer­mer les librai­ries que les usines.

Certes, les gou­ver­ne­ments en appellent à la rai­son en pre­nant des déci­sions contra­dic­toires.
Mais l’appel de l’auteur aux liber­tés “dans un désordre ridi­cule, comme la marche d’un canard sans tête” est plus une paro­die super­fé­ta­toire qu’une réflexion acide sur les états du temps.

jean-paul gavard-perret

Iegor Gran, La Marche du canard sans tête, P.O. L Edi­tions, Paris, 2021, 144 p. — 13,00 €.

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