Gihef & Morgann Tanco, Monsieur Vadim – t.01 : “Arthrose crime & crustacés”

Quand les Vieux ont encore du ressort…

La Côte d’Azur, la drogue, des dea­lers qui se dis­putent des ter­ri­toires servent de fond à cette his­toire au rythme tonique. Un vieil homme qui a les pro­blèmes de la vieillesse, comme des crises d’arthrose, se retrouve dans une situa­tion dif­fi­cile, privé de res­sources et de loge­ment. Il veut éga­le­ment recou­vrer le droit de voir son petit-fils en fai­sant lever une injonc­tion d’éloignement.
Il lui faut un avo­cat, lui dit l’assistante sociale et… les moyens de le payer. C’est ainsi que cet ancien sol­dat va reprendre du ser­vice pour un tra­fi­quant de drogue.

Le chauf­feur d’une voi­ture imma­tri­cu­lée en Bel­gique demande par télé­phone à celui d’un camion de faire une pause en atten­dant que la route soit libé­rée par la police. Ledit camion est cepen­dant repéré par des agents en civil qui, dans le char­ge­ment de suif de bœuf, trouvent de la drogue.
Vadim Koc­zinsky réside dans l’HEPAD Les chry­san­thèmes de l’Esterel. Deux poli­ciers, accom­pa­gnés par une assis­tante sociale, lui annonce qu’il a été abusé par son cura­teur de biens et qu’il n’a plus de res­sources. Refu­sant l’aide offerte, il fait sa valise en disant qu’il sait se débrouiller.
Assis sur un banc, à Nice, il regarde de loin son petit-fils, Sasha qu’il n’a plus de droit d’approcher depuis qu’il a fait scan­dale lors de l’enterrement de sa fille, il y a trois ans. Le soir, alors qu’il veut se res­tau­rer, trois hommes armés, cagou­lés font irrup­tion pour déva­li­ser les dineurs. L’un d’eux s’en prend à Vadim, le frap­pant même. L’ancien légion­naire réagit et après une bagarre où il use de toute sa science du com­bat, il les met en fuite.
C’est le len­de­main qu’il est appro­ché par un res­tau­ra­teur belge qui a des sou­cis avec La Tri­nité, une mafia locale. Ayant eu vent de la façon dont Vadim a géré la situa­tion de la veille, il veut l’embaucher…

L’intrigue est fort bien struc­tu­rée, ame­nant le héros dans une situa­tion où la seule solu­tion consiste à ser­vir le crime. On peut sup­po­ser, tou­te­fois, qu’à la fin du second tome une cer­taine morale triomphe. Il n’y a plus que dans les his­toires, les récits que cela arrive. Le pro­blème est de savoir com­ment car les dif­fi­cul­tés s’enchaînent pour Vadim.
Celui-ci est entouré par un cer­tain nombre de per­son­nages par­fai­te­ment adap­tés aux rôles qu’ils ont à tenir. Les méchants sont vrai­ment méchants et les tenants du Bien sont encore désar­més.
Les dia­logues pétillants véhi­culent un humour tonique et des phases du récit relèvent de la comédie.

Le des­sin assuré par Mor­gann Tanco est à l’image du scé­na­rio avec un trai­te­ment assu­rant des vignettes aux scènes mou­ve­men­tées. Les décors, détaillés, sont très réels pour mettre en valeur les pro­ta­go­nistes dans leur par­cours riche en péri­pé­ties. Ces der­niers évo­luent avec aisance, le des­si­na­teur leur don­nant un dyna­misme d’autant plus appré­ciable que les faits mus­clés sont nom­breux.
Ce des­sin est ren­forcé par le talent de Cerise qui n’a guère de concur­rents dans l’art de la mise en couleurs.

Ce pre­mier tome de Mon­sieur Vadim est une belle révé­la­tion par l’aspect décalé de l’intrigue, le ton humo­ris­tique et le gra­phisme qui accroche le regard.

lire un extrait

serge per­raud

Gihef (scé­na­rio), Mor­gann Tanco (des­sins) & Cerise (cou­leurs), Mon­sieur Vadim – t.01 : Arthrose crime & crus­ta­cés, Bam­boo, coll. “Grand Angle”, février 2021, 56 p. – 14,90 €.

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