Irina Rozovsky, In Plain Air

Célé­bra­tion du paysage

Ce livre est le por­trait à la fois lyrique et réa­liste du Brooklyn’s Pros­pect Park comme le voit Irina Rozovsky. Elle étu­die com­ment, dans ce lieu, les habi­tants de New York tentent d’oublier le bitume et de se recon­nec­ter avec la nature dans un espace public démo­cra­tique et sti­mu­lant, où le pay­sage et les sai­sons forment une toile de fond pro­téi­forme à une réa­lité sociale complexe.

Un tel  ouvrage devient la visua­li­sa­tion qui reprend les recherches pré­cé­dentes de la créa­trice sur la visua­li­sa­tion de la crois­sance et de ses per­tur­ba­tions atmo­sphé­riques.
A la révé­la­tion roman­tique plus ou moins fée­rique suc­cède en consé­quence le désir de rapa­trier l’œil dans le regard et la chose dans l’objet réel pour témoi­gner d’une forme de sur-vie des urbains dans le pay­sage de la nature.

La pho­to­graphe prouve qu’un art de la célé­bra­tion du pay­sage est encore pos­sible à condi­tion de rapa­trier l’homme dans sa Demeure (ethos).
Cette volonté, quasi végé­tale, de régé­né­ra­tion passe par ce rela­tif micro­cos­mos consti­tué de formes capables de forer des trous, des inter­stices dans la forêt fixe des immeubles afin de redé­cou­vrir, comme le disait Klee, ” l’être caché dans son feuillage sin­gu­lier et irreproductible”.

jean-paul gavard-perret

Irina Rozovsky, In Plain Air, Mack, Londres, 2021.

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