Stéphanie Miguet installe à Alter-Art ses papiers découpés. Elle y habille la vitrine, les murs de papiers, tableaux, motifs ornementaux.
Il existe là une sorte de Vie mode d’emploi à la Pérec mais de manière plastique et non sans force émotionnelle.
Car ce que l’artiste évoque ramène à notre propre condition de confinés ou non, mais réduits à vivre ensemble le moins mal possible et ici de manière ironique. Existent des fugues respirées en image.
L’espace y reste-t-il celui du désir ? Du moins tel est son point de départ en de tels exercices d’apparition et d’ouverture.
Il y a des toits sans toi (à savoir lui qu’une femme attend) et des toi sans ailes. Mais peu à peu, de tels espaces sont à l’intérieur de nous-mêmes. En ces montrages, les yeux s’écarquillent. Il y a là des étendues continentales.
Personne n’est à l’extérieur. Les présences habitent la maison de leur être.
En l’ouvrant, Stéphanie Miguet montre qu’à travers ses images se fraye un chemin. Nous y sommes les acteurs, les captifs, les ravis de la crèche. Se découvre aussi ce qui divise sans séparer.
Et que les mains de la créatrice unissent sans fusionner pour nous rappeler que nous sommes des malades du temps.
C’est ainsi que les images montent au créneau chez une artiste qui ose parler à ses animaux. Elles portent ailleurs que dans le mensonge. µ
Stéphanie Miguet sait l’apprivoiser.
jean-paul gavard-perret
Stéphanie Miguet, Papiers découpés, Alter-Art, Grenoble, du 18 mars au 18 avril 2021.
Petits papiers de Stéphanie , ni de riz ni d’Arménie , petits papiers jolis qui témoignent d’un talent discret que JPGP met en évidence par l’analyse d’une philosophie de vie .