Cosmos, Le bruit des étoiles nous conduit vers des zones lointaines de constellations, des ciels étoilés, des voûtes stellaires. L’artiste épouse le ciel et le temps.
S’y tisse un paysage en expansion et se déplace le jeu de la représentation dans une relation intime à une zone du sacré — qui hante la créatrice — entre le visible et l’invisible, la présence et l’absence, la vie et la mort.
C’est à ce titre que la photographie garde une vocation fabuleuse : celle de faire reculer le chant des certitudes, de mettre une grâce dans les pesanteurs inconnues et lointaines. Le tout pour rétablir à tous les sens du terme un charme et une harmonie quasiment musicale.
Ils surgissent de la pénombre afin de toucher quelque chose de fondamental et d’universel.
Véronique Sablery permet d’atteindre ou de pénétrer ce qu’il en est de la trace tandis qu’elle s’enfonce avec son regard vers son sujet où vient “ s’échouer ” l’épure de ses étoiles. Elles se découvrent en une présence plate et figée. Mais l’univers sort de lui-même.
Et l’artiste n’oublie pas que l’image vient d’en-haut, à savoir de la façon dont le regard est posé vers le ciel.
Ce que le voyeur croit investir devient principe d’une séparation. La lisibilité annoncée n’est que feinte d’exhibition. Le regard chavire.
On ne peut se débarrasser de telles images, mais du moins peut-on en jouir en faisant du plaisir visuel une cosa mentale avant que d’être pure exacerbation des sens.
jean-paul gavard-perret
Véronique Sablery, COSMOS, Le bruit des étoiles, Galerie des Sens, Caen, du 9 mars au 10 avril 2021.