Le Portrait de Leonora / Les Bizarres

Comment savoir s’il faut appe­ler la police ou non ? Ces deux romans décrivent deux cas contraires et intéressants

La fin de l’année a vu la col­lec­tion “Sou­ris noire” s’enrichir de deux nou­veaux romans, petits joyaux qui abordent des sujets très éloi­gnés (faus­saires et clan­des­ti­nité) et hau­te­ment roma­nesques. Les plumes ima­gées de Thierry Rob­be­recht et Valé­rie Sig­ward s’en donnent à cœur joie. Le plai­sir du lec­teur est omni­pré­sent dès lors qu’il tourne la cou­ver­ture tou­jours aussi agréa­ble­ment illus­trée par Jacques Fer­ran­dez ou Chris­tophe Mer­lin. Deux très belles his­toires, donc, à décou­vrir dès 10 ans.


Thierry Rob­be­recht, Le Por­trait de Leo­nora

Émile vit avec son père, Vincent, et pour­tant, il ne connaît rien de sa famille ou presque. Par exemple, Vincent a un frère jumeau, Max. Émile le découvre par hasard un soir, tard, lorsque la son­nette de la porte d’entrée reten­tit et qu’il se pré­sente. Le moins que l’on puisse dire est que ce n’est pas un heu­reux pré­sage ! Si les jumeaux, en géné­ral, se res­semblent phy­si­que­ment, les deux frères sont aux anti­podes, mora­le­ment. Autant le visage de Vincent est franc et ins­pire la confiance, autant celui de Max incite à se méfier.

La visite de Max est de toute évi­dence inté­res­sée. Très vite, Émile se rend compte que les talents de peintre de son père vont être mis à contri­bu­tion. Non pas pour le meilleur, mais pour le pire. Vincent s’enferme dans son ate­lier pour réa­li­ser un faux trou­blant d’une œuvre du Titien, Le Por­trait de Leo­nora. À par­tir de ce moment-là, c’est une sym­pho­nie toute par­ti­cu­lière qui se joue, orches­trée par Wag­ner, un mal­frat pur et dur qui, s’il pré­fère la sul­fa­teuse à la cla­ri­nette, est sur­tout impa­tient de récu­pé­rer ses inves­tis­se­ments. Car Max a de sérieux ennuis. Il doit une somme consé­quente à des indi­vi­dus fran­che­ment peu recom­man­dables qui se sont mis d’accord pour effa­cer ses dettes en échange de la sub­sti­tu­tion du fameux tableau du Titien. Mais l’histoire dérape, des coups de feu sont échan­gés et une course-poursuite se déclenche. L’arrivée de Letal­lec, ins­pec­teur de police, confond Émile, par­tagé entre l’amour qu’il voue à son père et le désir de dévoi­ler toute la vérité.


Valé­rie Sig­ward, Les Bizarres

Des nou­veaux voi­sins emmé­nagent dans la mai­son en face de celle de Thi­bault. Le soir, alors qu’il regarde par sa fenêtre, il a l’heureuse sur­prise de décou­vrir que dans une chambre d’enfant, une fillette de son âge lui fait un petit signe. Mal­heu­reu­se­ment, l’intrusion d’un homme met fin à leur dis­cus­sion muette. Le len­de­main, Thi­bault se pré­ci­pite en face pour par­ler à sa future amie. La femme qui lui ouvre la porte s’empresse alors de nier la pré­sence de la fillette. Elle vit seule avec son mari. Thi­bault et ses grands amis — Ginou et Dialo — entament alors un conci­lia­bule agité pro­pice à beau­coup de sug­ges­tions. Du fan­tôme de la jeune fille au rêve éveillé de Thi­bault. Mais ce der­nier est sûr de lui. Il était en pleine pos­ses­sion de ses moyens. Il n’y a pas à ter­gi­ver­ser. La fille est en dan­ger et il faut aler­ter la police. Un acte cou­ra­geux mais qui va avoir de néfastes consé­quences. Cepen­dant, Thi­bault n’est pas au bout de ses res­sources. Son ingé­nio­sité et ses prises de posi­tion lui per­met­tront d’assumer ses actes et de s’affirmer !

 

julien vedrenne

Thierry Rob­be­recht, Le Por­trait de Leo­nora, Syros coll. “Sou­ris noire”, octobre 2007, 176 p. — 5,90 €.
Valé­rie Sig­ward, Les Bizarres, Syros coll. “Sou­ris noire”, octobre 2007, 144 p. — 5,90 €.

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