Il est de bon ton de flinguer les albums de McCartney sous prétexte qu’il est le seul survivant (ou presque) des Beatles. Sous prétexte aussi que John Lennon déclara, après la séparation du groupe, que le ” McCartney I ” était “une merde”.
Et la critique fut rarement positive avec la production de l’auteur : entre autres avec les Wings. “Même si “Band of the run” ne fut pas rien.
Comme aujourd’hui McCartney III. Car il est beaucoup moins banal qu’il peut paraître à une première écoute.
A 78 ans et n’ayant plus rien à prouver, l’artiste, compositeur et multi-instrumentiste s’est occupé de tout.
Se retrouve en conséquence et plus que jamais la patte du créateur identifiable à l’univers intemporel des Beatles.
Cette trilogie aura-t-elle une suite ? Peu importe. Et si c’est pour vaincre le confinement que Mac Cartney s’y est attaqué, rien n’est bâclé.
Demeure la sorte de gravité légère qui emballait l’esprit Beatles et rendait indicible ce qui était ailleurs simplement déjanté. .
L’auteur n’est pas éteint mais n’essaye pas de faire des effets. Ni de se tirer une balle dans le pied. Il fait dans le ni trop tôt, ni trop tard et propose ce qu’il sait faire.
C’est plutôt réussi. Voire mieux.
L’accès facile du disque ne doit pas cacher ce qui existe derrière le moutonneux et prend parfois par surprise et peut toujours envoûter.
écouter les extraits : I Don’t Know & Come On to Me
jean-paul gavard-perret
Paul McCartney, Paul McCartney III, Capitol, 2020.