Giorgio Racca, Ailleurs

Au coeur des ténèbres

Ne nous fions pas for­cé­ment au titre de la série du pho­to­graphe ita­lien Gior­gio Racca. Cet ailleurs n’est pas si loin que ça.
Nous sommes invi­tés dans des chambres d’hôtel. S’y croisent neuf femmes. En dépit de leurs poses, elles ne sont là ni pour séduire ni pour se donner.

Elles deviennent neuf pré­textes que le pho­to­graphe uti­lise pour nous leur­rer. Il s’agit ” de s’assurer que le spec­ta­teur trouve une chose, en lui mon­trant une autre.” pré­cise le créa­teur.
Chaque prise simule plus qu’elle ne sti­mule (sinon l’imaginaire) et pro­pose un ordre pas for­cé­ment attendu là où règne un cer­tain désordre.

Gior­gio Racca décrit ce qui, se mon­trant, a ten­dance à se dis­soudre. C’est une façon d’engager le voyeur dans le laby­rinthe du temps là où la pho­to­gra­phie de nu pro­voque le contraire de “cette souillure de rapa­cité imbé­cile”  que stig­ma­tise Conrad dans Au coeur  des ténèbres.
Racca lui emboîte le pas.

jean-paul gavard-perret

Gior­gio Racca, Ailleurs, 2020.

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