Anne Van der Linden, Amour vache — peintures et dessins 2015 à 2020

Monstres vont

Derrière des por­traits les plus crus se cachent de fait des auto­por­traits “subli­més” de manière mons­trueuse.
Ils sont donc induc­teurs de connais­sance et d’une forme de vérité révé­lée hors de ses gonds.

Nous sommes loin de Wat­teau, de Van Gogh, l’artiste devient celle qui peint, qui raconte. Elle se fait la témoin de l’inconscient à tra­vers des figu­ra­tions à la fois colo­rées mais man­gées par l’ombre.
Ivre de tels per­son­nages, Anne Van der Lin­den semble s’éprendre d’eux.

Tout un bes­tiaire se mêle aux corps nus qui se livrent à divers types de stupres et de for­ni­ca­tions dans un uni­vers sau­vage, mythiques, aussi moyen-âgeux que de science-fiction. Existe un éloge de l’inachèvement là où tout se défait et se recons­truit dans un fatras drôle et cor­ro­sif.
L’histoire de l’humanité (si elle mérite encore ce nom) se retrouve stricto-sensu cul par-dessus tête et au milieux des ruines.

C’est joyeux et giboyeux là où se pro­duisent de nou­velles généa­lo­gies plus char­nelle que méta­phy­siques même si cer­tains signes caba­lis­tiques peuvent lais­ser pen­ser le contraire. Les fra­grances de la repré­sen­ta­tion s’opposent à toute vanité entre écor­che­ments et copu­la­tions.
Le démon devient le maître du jeu et c’est bien mieux qu’un fac­teur (même s’il sonne deux fois) ou qu’un abbé de cour mélancolique.

jean-paul gavard-perret

Anne Van der Lin­den, Amour vache — pein­tures et des­sins 2015 à 2020, texte de Chris­tophe Bier et Xavier-Gilles Néret, Edi­tions erotic-art, 2020, 212 p. — 18, 00 €.

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