Max Alhau n’est pas que poête, il est aussi excellent nouvelliste
Les amateurs de nouvelles et de poésies connaissent bien Max Alhau, qui s’est distingué dans ces deux domaines (il a été récompensé récemment par le Grand Prix de la nouvelle de la SGDL). Son dernier recueil, Ailleurs et même plus loin, paru aux éditions du Revif, ne va pas décevoir les fidèles.
Le point commun des récits réunis dans ce livre, c’est de traiter de thèmes et de situations à la limite du fantastique, ou du moins de l’inexplicable. Citons par exemple la nouvelle qui donne son titre au recueil, où l’auteur expose le cas du personnage qui croit faire un voyage professionnel normal et se retrouve forcé d’atterrir dans un pays inconnu où tout le monde le considère comme suspect ou comme une sorte de pestiféré. Le même soupçon d’étrangeté très inquiétante passe dans les nouvelles situées dans un contexte bien plus banal, comme “Cinéma”, dont le héros croit voir à l’écran sa compagne qui n’est pourtant pas actrice, ou bien comme “La Mémoire d’un autre”, où le protagoniste n’arrive plus à reconnaître son entourage habituel, alors qu’il est reconnu par tous. Même une situation a priori très anodine, où il s’agit de chercher un livre dans sa bibliothèque, peut déboucher, dans l’univers de Max Alhau, sur une disparition inquiétante au point d’ouvrir des questions insolubles. Cette thématique n’est pas forcément exploitée dans une tonalité sombre : ainsi la nouvelle intitulée “Au bon soin de l’absent” part d’un mystère pour entrer dans une sorte de faux récit policier quasi parodique.
Le fil rouge du recueil, c’est un univers inventif porté par une écriture entraînante qui fait que le lecteur est captivé à tout moment, toujours désireux d’en savoir plus et jamais déçu, même quand le mystère n’amène finalement aucune solution satisfaisante. Max Alhau gagne à être connu pour ce genre de récits autant que pour sa poésie.
agathe de lastyns
Max Alhau, Ailleurs et même plus loin, le Revif, décembre 2012, 123 p. — 16,00 €
Merci pour cette note et cette lecture judicieuse.
Bien cordialement.
Max Alhau.